Les mots ne sont pas assez forts pour qualifier la terrible épreuve que traversent les haïtiens, victimes d'un violent tremblement de terre qui a dévasté la capitale Port-au-Prince, et fait des milliers de morts et de blessés.
Des bâtiments effondrés, des cadavres à même le sol, Port-au-Prince ressemble à une ville dévastée par la guerre. Le séisme d'une magnitude de 7,3 sur une échelle de Richter et ses puissantes répliques ont détruit des milliers, voire des centaines de milliers de vies ainsi que tous les hôpitaux, écoles, habitations, immeubles et infrastructures de Port-au-Prince.
Aucune information n'est parvenue pour le moment concernant l'état des autres villes et villages de l'île. Sa capitale abrite 2 millions d'habitants, dont un immense bidonville. Il n'en reste que des amas de ferraille, poussière, béton. Des milliers de personnes sont encore sous les décombres.
C'est la deuxième nuit que les haïtiens passent dans la rue, par peur des répliques et parce qu'ils n'ont plus d'endroits où aller. Ils ont sans doute perdu un ou plusieurs proches dans la catastrophe, n'ont plus d'eau potable, de provisions, d'électricité, de moyens de communication. Et plus de maison.
L'aide internationale s'organise
Des moyens militaires ont commencé à être mis en oeuvre sur place hier après-midi, pour tenter de trouver des survivants sous les décombres. La France, les Etats-Unis, le Canada et le Venezuela notamment ont débuté les envois de militaires et de sauveteurs spécialisés dans les tremblements de terre à Port-au-Prince, où l'aéroport est encore praticable.
L'ONU, la Banque Mondiale, les associations et de nombreux pays se mobilisent pour collecter des fonds et de l'aide d'urgence : eau, nourriture, soins... qui manquent cruellement aux survivants.
Le fléau d'Haïti, la pauvreté
Le malheur s'acharne sur Haïti. Indépendant depuis plus de 200 ans, cet Etat est en crise politique permanente et a connu une succession de coups d'Etats, ainsi qu'un régime de la peur instauré par la dictature des Duvalier des années 1960 à 1986.
L'île est un des pays les plus pauvres du monde : 80 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour et 40 % avec moins de 1 dollar. La crise alimentaire mondiale qui a débuté en 2008 a violemment frappé les haïtiens : des émeutes de la faim ont eu lieu dans l'île et engendré la chute du premier ministre Jacques-Edouard Alexis. 3,3 millions d'haïtiens étaient en situation d'insécurité alimentaire fin 2008.
Haïti est également en proie aux catastrophes naturelles et subit déjà les conséquences du réchauffement climatique. Tempêtes et ouragans se sont abattus sur l'île avec une grande violence cette dernière décennie, provoquant des inondations, des glissements de terrains et des milliers de victimes et de sans-abri.
Le quai d'Orsay a créé un numéro d'urgence pour fournir les informations dont il dispose aux familles des haïtiens :
01 45 50 34 60
Si vous souhaitez aider les haïtiens, vous pouvez faire un don à la Croix rouge ou à Médecins sans Frontières en cliquant sur les lien ci-après : Croix Rouge et Médecins sans Frontières.