la Fédération nationale des producteurs de raisins de table (FNPRT) attaque l'association écologiste le Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF) qui avait publié une étude sur les taux de pesticides présents dans les raisins.
Le MDGRF est une association présidée par François Veillerette qui s'est spécialisée dans les pesticides. Accompagnée des associations Legambiente en Italie, Milieudefensie aux Pays-Bas, Levego Munkacsoport en Hongrie et Greenpeace en Allemagne, soutenus par le réseau Pesticide Action Network Europe (PAN), elle avait fait analyser 124 échantillons de raisins de table achetés dans 16 chaînes de supermarchés en Italie, en France, aux Pays-Bas, en Hongrie et en Allemagne.
Les résultats, publiés sur internet, démontraient que 99,2% des raisins analysés contenaient des résidus de pesticides. 20% d'entre eux étaient contaminés par 10 ou plus de 10 pesticides différents et 4,8% des échantillons dépassaient les nouvelles Limites Maximales en Résidus européennes (LMR), c'est-à-dire les limites légales à ne pas dépasser. 3 échantillons contenaient même des pesticides interdits dans les pays de production.
"Un échantillon dépassait la dose de référence pour la toxicité aiguë de l'Organisation mondiale de la santé ! Le dépassement de cette dose de référence, même une seule fois, peut endommager la santé humaine, en particulier la santé des enfants. Et parmi tous ces pesticides de nombreuses matières actives présentaient des risques potentiels pour la santé. On a trouvé des pesticides neurotoxiques, suspectés d’être cancérigènes ou encore pouvant perturber le système hormonal" expliquait le MDRGF.
500 000 euros de dommages et intérêts
Des révélations qui n'ont pas plu aux producteurs de raisins de table ils attaquent l'association en justice pour le motif de "dénigrement" en leur réclamant 500 000 euros de dommages et intérêts. Le FNRPT estime que la baisse des ventes de raisins constatée l'année passée est imputable aux informations diffusées par l'association.
Les producteurs de raisins reprochent au MDRGF de ne pas avoir clairement souligné que les résidus de pesticides présents dans les raisins français ne dépassaient pas la limite autorisée.
"On veut nous faire taire en nous faisant un mauvais procès aujourd'hui" a déclaré François Veillerette sur France Info. "C'est la liberté que tout contre-pouvoir a dans ce pays de pouvoir réaliser et publier un travail d'information qui est mise en cause" affirme le MDRGF, qui s'insurge contre les "poursuites bâillons". Corinne Lepage a décidé de défendre l'association : elle dénonce "l'intimidation à l'égard des associations qui disent les choses et derrière, à l'égard de la presse qui les reprend".
Une réglementation sur la protection des lanceurs d'alerte, qui sont régulièrement la cible de procès de grande entreprises ou d'organisations qui veulent les museler, devait être votée dans le cadre du Grenelle de l'environnement : aucun texte n'est en cours.
La décision du tribunal sera prononcée le 10 février prochain.