La France a acheté 94 millions de doses de vaccins contre la grippe A pour 869 millions d'euros : seuls 5 millions de français se sont fait vacciner. Le ministère de la santé cherche aujourd'hui à revendre ses vaccins.
Un fiasco. C'est ainsi qu'est qualifiée la campagne de vaccination contre la grippe A, par le député d'opposition spécialiste des questions de santé Jean-Marie Le Guen.
Le gouvernement, influencé par l'alarmisme de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur la pandémie grippale et ses conséquences, a dépensé au moins 1,5 milliard d'euros pour la campagne de prévention et de vaccination contre la grippe A/H1N1, entre masques, vaccins et Tamiflu.
De quoi faire bondir les professionnels de santé, qui avaient été nombreux à s'insurger contre cette débauche de moyens destinés à une grippe bien plus bénigne que la grippe saisonnière, à l'image de Marc Gentilini, ancien président de la Croix Rouge et spécialiste des maladies infectieuses.
"On se trouve devant un phénomène d'emballement qui me désespère" a-t-il déclaré à propos de la stratégie de vaccination de masse, ajoutant qu'elle s'est réalisée "au détriment d'autres problèmes de santé publique, nationaux ou internationaux".
Une revente improbable des vaccins
La somme dépensée correspond au montant du déficit des hôpitaux publics français ou encore à la somme investie pour lutter contre le paludisme dans le monde, qui tue chaque année plus d'un million de personnes.
Pour réduire un peu la facture, le gouvernement a décidé de revendre ses vaccins. Mais comment et à qui revendre 89 millions de doses de vaccin d'une grippe qui tue 250 fois moins que la grippe saisonnière ? La France n'est pas la seule à vouloir revendre des doses, les acheteurs sont peu nombreux et le pic de l'épidémie est déjà passé. Le Qatar et l'Egypte serait prêts à acheter au total 2 300 000 doses pour un montant de 16 millions d'euros. Et ensuite ?
"Le principe de précaution a été poussé à l'extrême stupidité" affirme le député UMP Bernard Debré, qui estime à près de 2 milliards les dépenses pour la grippe A : la France a acheté 1/3 des réserves mondiales de Tamiflu dont la date de péremption est fixée en avril 2010.