Amnesty International a publié un rapport sur les conséquences sociales et environnementales de la présence de Shell au Niger : le constat est catastrophique et le géant pétrolier ne prend aucune mesure.
L’exploitation des hydrocarbures par Shell dans le delta du Niger depuis des décennies provoque de graves dégradations environnementales et des conditions de vies insupportables pour les populations locales.
La situation est dénoncée depuis de longues années. "L'air que nous respirons, les terres sur lesquelles nous vivons, l'eau que nous buvons ont été pollués et nous avons été privés de leurs moyens de subsistance alors que nous vivions traditionnellement de la pêche et de l'agriculture" a expliqué un militant des droits de l'homme du peuple ogoni, Celestine AkpoBari Nkabari."Il ne nous reste que la faim, la pauvreté et des maladies étranges" a-t-il ajouté.
Amnesty multiplie les actions pour rappeler à Shell la responsabilité humaine et environnementale de ses activités. Le groupe pétrolier a quitté le territoire Ogoni depuis 1993. Il rappelle que certains de ses employés et sous-traitants ont été enlevés et que cinq personnes ont été tuées. Il estime le site nettoyé et règle les procès qui lui sont intentés à coup de millions de dollars.
Les tentatives de procès sont quasiment toutes abandonnées par les plaignants. "Ils ont compris qu’ils se faisaient avoir. Soit ils font l’objet de répressions, soit il y a abandon des poursuites après versement de pots de vins ou ajournement jusqu’à ce que les plaignants meurent de vieillesse", explique Célestine AkpoBari Nkabari.
"Presque 100 jours se sont écoulés depuis la prise de fonction du nouveau directeur général de la Royal Dutch Shell, Monsieur Peter Voser" rappelle Amnesty. "Pourtant les pratiques de la compagnie dans le Delta du Niger continuent à maintenir les populations dans la pauvreté" déplore l'ONG.
Avec l'amenuisement des réserves de pétrole, l'Afrique intéresse de plus en plus les industries pétrolières, qui recherchent des gisements exploitables. Certains viennent d'être découverts en Sierra Leone, le pays avec l'indice de développement humain le plus faible du monde.