Des militants de Greenpeace ont investit hier la raffinerie Total de Gonfreville-l'Orcher, déployant des banderoles géantes accusant Total de "crime climatique". En cause, l'extraction des sables bitumeux.
A quelques semaines du Sommet international sur le climat de Copenhague où devra être entériné un accord international de lutte contre le changement climatique, Greenpeace a décidé d'entreprendre une action d'envergure contre l'extraction des sables bitumeux.
Les militants de l'organisation écologiste ont pénétré hier matin sur le sur le site de la raffinerie de Total de Gonfreville-l’Orcher, située près du Havre. Ils ont déployé des banderoles sur une énorme citerne et sur les deux cheminées principales de la centrale énergie du site, accusant Total de "crime climatique" et de "destruction durable".
Greenpeace dénonce par cette action "la responsabilité de Total dans les changements climatiques, avec les investissements faramineux qu’il réalise dans l’exploitation des sables bitumineux au Canada (dans l’État de l’Alberta) et à Madagascar".
Les sables bitumeux, une catastrophe écologique
"Il s’agit d’un crime climatique commis en toute impunité" déclare Yannick Rousselet, chargé de la campagne Énergie à Greenpeace France.
"Les sables bitumineux, c’est la façon la plus sale et la plus chère d’extraire et de produire du pétrole. Le pétrole issu de ces sables génère cinq fois plus de gaz à effet de serre que celui issu des gisements classiques. L’exploitation de ce pétrole nécessite aussi un gaspillage ahurissant d’énergie (gaz, électricité, carburant, etc.) et d’eau" ajoute-t-il.
L'extraction des sables bitumeux aurait déjà généré 3000 km² de déforestation au Canada, le détournement et la pollution de cours d'eau pour satisfaire les besoins en eau, la création de mines à ciel ouvert et des lacs de déchets miniers notamment.
Greenpeace dénonce également les campagnes de publicité de Total pour les énergies renouvelables qui "verdissent" son image, dans lesquelles le géant pétrochimique a investit 250 millions d'euros d'ici 2010, alors que 2,5 milliards de dollars auraient déjà été engagés pour les sables bitumeux et "20 milliards dans les vingt à venir" précise l'organisation écologiste.
