Le projet de loi Grenelle 2 est en cours de discussion au Sénat. Parmi la multitude de sujets abordés, les éoliennes ont pris une place importante dans les débats hier. Leur implantation sera désormais plus difficile.
Les sénateurs ont décidé de durcir les conditions d'implantation des éoliennes terrestres.
Elles seront soumises à partir de 2011 au régime des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), qui complexifiera les procédures d'autorisation. En revanche, l'implantation des éoliennes en mer devrait être facilitée.
Le rapporteur UMP Bruno Sido a déclaré que le placement des éoliennes sous le régime des ICPE "ne l'enthousiasme pas".
"C'est un mauvais signal que l'on envoie à la population et un gage que l'on donne aux opposants à cette forme d'énergie" a-t-il expliqué.
Selon Arnaud Gossement, porte-parole de France Nature Environnement, "Cette réforme va peser sur le développement de la filière éolienne".
"C’est tout d’abord un mauvais signal que l’Etat français envoie aux investisseurs, aux élus et aux citoyens en mettant l’accent sur les risques plutôt que sur la contribution des éoliennes. C’est un changement d’ordre culturel que les anti-éoliens auront sans doute réussi à imposer" explique-t-il.
Les objectifs européens fixés en matière d'énergies renouvelables vont être encore plus difficiles à atteindre avec des procédures d'implantations plus longues et complexes. 23 % de l'énergie produite devra être renouvelable en 2020.
La France possède actuellement 6 000 mégawatts (MW) de production d'énergie via les éoliennes : elle devra atteindre l'objectif de 23 000 MW d'ici 2020.