Une grande manifestation s'est déroulée hier à Hillion dans la baie de Saint-Brieuc pour protester contre la prolifération d'algues vertes qui envahissent les plages bretonnes et constituent un danger pour la santé publique.
Le collectif "Urgence marées vertes" a organisé dimanche une grande manifestation à Hillion, une des communes les plus touchées par la prolifération d'algues vertes sur le littoral breton.
2 500 personnes selon la police, 4 000 à 5 000 personnes selon les organisateurs, ont défilé près de la plage de Granville, lieu emblématique des "marées vertes".
Des dizaines d'associations et des milliers de citoyens se sont joints au mouvement pour protester contre les nombreuses exploitations d'élevage porcins et de volailles, ainsi que l'agriculture intensive pratiquée en Bretagne : ils sont responsables de l'apport massif de nutriments type nitrate, azote et phosphore qui provoquent l'extension des algues vertes.
Pour l'occasion, des manifestants s'étaient déguisés en cochon, en tenue de bagnards avec des pancartes "stop au bagne à poules!", d'autres encore étaient couverts de serpentins verts rappelant les algues.
Réponse du gouvernement insuffisante
Le gouvernement s'est récemment engagé à financer à l'avenir l'enlèvement des algues vertes : réponse au problème bien insuffisante selon les manifestants. Les autorisations octroyées systématiquement par les préfectures pour les extensions des exploitations agricoles sont notamment pointées du doigt.
"Nous ne pouvons plus tolérer que, chaque année, le littoral breton se transforme en prairies marécageuses malodorantes et dangereuses pour la santé" a déclaré Jean-François Piquot, porte-parole de l'association Eau et Rivières de Bretagne.
Ces algues émettent de l'hydrogène sulfuré très nocif pour la santé : le décès suspect d'un employé transportant des algues vertes, la mort d'un cheval et le malaise de son propriétaire cet été sur la plage de Saint-Michel-en-Grève avaient relancé la polémique.
Un comité interministériel a commencé à travailler sur le dossier : il doit rendre ses conclusions d'ici 3 mois et faire des propositions pour lutter contre la prolifération des algues. Conclusions très attendues par les bretons.
