L'inspection des usines de Total en France a débuté suite aux nombreux accidents qui se sont succédés, faisant 4 morts et une vingtaine de blessés depuis janvier 2009. Le même jour, un incendie s'est déclaré sur le site de Gonfreville l'Orcher.
En 2007, 15 personnes sont décédées sur les sites de Total. En 2008, ce sont 8 personnes qui ont perdu la vie. Depuis début 2009, 4 morts. De nombreux blessés, dont certains grièvement, ont également été victimes d'une longue série d'accidents dans les usines du géant pétrochimique en France.
"Avec un pareil palmarès, il n’est pas possible de se contenter d’invoquer la malchance. Il y a visiblement un sérieux problème de politique de sécurité chez Total, qui doit être revue et corrigée au plus vite" déclarait début août Marc Sénant, chargé de mission risques industriels à France Nature Environnement (FNE).
Après cette série d'accidents, Total a décidé d'entreprendre des contrôles dans ses différentes usines et raffineries : analyse des risques, maintenance, sécurité des sous-traitants devraient être passés au crible. C'est la raffinerie de Grandpuits qui est la première de cette série d'inspection. Lorsque les inspections seront achevées, un rapport de recommandations sera rendu par les experts.
Mais sera-t-il suivi d'actions ? "Cette série d’inspections est une opération de communication qui débouchera sur de simples recommandations et qui évite de s’attaquer au problème de fond" affirme à France Soir Charles Foulard, le coordinateur de la CGT chez Total.
"L’année 2009 est emblématique de la dégradation profonde de la maintenance des sites industriels du groupe. Cette détérioration est liée à la politique de réduction des coûts menée au nom de la logique financière. Les investissements en termes de sécurité passent après le développement de nouveaux complexes industriels en Asie" déplore-t-il.
Un incendie à Gonfreville l'Orcher
Alors que débutaient les inspections, un incendie s'est déclaré au sein du site pétrochimique de Gonfreville L'Orcher. Une flamme de plusieurs dizaines de mètres a surgi à l'intérieur d'un blockhaus, provenant de l'explosion d'un joint de rupture, libérant du polyéthylène.
Le Plan d'Opération Interne (POI) a été déclenché pour mettre en sécurité le personnel et l'unité. Le feu a été circonscrit et personne n'a été blessé selon la direction.
"Sur le plan des écarts à la réglementation, Total est trop souvent présent, ce qui est d’autant plus choquant de la part d’un groupe qui dégage des bénéfices records au plan mondial. Les choses doivent être repensées dans ce groupe en matière de politique de prévention, sans plus attendre" déclarait Raymond Léost, administrateur de FNE.
Le rapport d'inspection des installations de Total devrait être remis fin janvier. Les associations et les syndicats veilleront à ce qu'il soit suivi de faits.
