La Cour des Comptes vient de remettre un rapport accablant sur la Société Protectrice des Animaux (SPA). Gaspillage d'argent, fraudes, refuges dans un état déplorable... Des enquêtes sont en cours.
La SPA n'en est pas à son premier rapport critique de la Cour des Comptes.
"Cela fait plus de huit ans que nous critiquons la gestion de la SPA et nous ne constatons pas d’amélioration" a déclaré Philippe Seguin, président de la Cour des comptes. "Jamais encore la Cour des comptes n'avait été confrontée à un cas comme celui de la SPA" a-t-il déploré.
Les rapports sont particulièrement accablants pour la direction et le conseil d'administration de la SPA. Sur 79 millions d'euros de réserves financières, 66,9 millions d'euros ont fait l'objet de placements financiers (soit 3 années de dons), contre uniquement 5 millions d'investissement pour le fonctionnement de l'association.
Les frais de traitement des dons ont quasiment doublé par rapport à 2003, atteignant 43 % des sommes collectées.
La cession des biens immobiliers reçus en legs ne comporte aucune règle. De nombreuses ventes ont été effectuées au bénéfice d'un même acquéreur "dans des conditions qui font suspecter un comportement préférentiel".
"La SPA compromet sa mission de protection animale et trahit la confiance de ses donateurs" s'insurge Philippe Seguin, qui a alerté les ministères de tutelle de la SPA, l'agriculture, l'intérieur et la jeunesse.
Le ministère de l'Intérieur a demandé la nomination d'un administrateur judiciaire et a averti le procureur que des faits passibles de poursuites pénales ont pu être commis.
"Pour ma part, j'accueille avec satisfaction l'intervention des ministères de tutelle. C'est le meilleur moyen de remédier à une situation bloquante" a déclaré la présidente de la SPA élue depuis novembre 2008, Virginie Pocq Saint-Jean. "Le soutien de nos adhérents est incontestable et je ne compte pas les trahir" promet-elle.
