Selon l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm), l'exposition régulière d'un femme enceinte aux solvants peut multiplier par 2,5 le risque de malformations chez l'enfant.
Plus de 3 000 femmes enceintes exerçant une activité professionnelle ont été suivies par les chercheurs de l'Inserm. Un peu plus de 30 % d'entre elles ont été exposées dans leur travail à au moins un produit contenant des solvants.
Les solvants sont présents dans beaucoup de produits d'utilisation courante : peintures, vernis, produits d'entretien ou produits cosmétiques utilisés dans la coiffure ou l'esthétique.
L'exposition aux solvants dès le début de la grossesse nuit au foetus. Un lien entre la fréquence d'exposition aux solvants dans l'activité professionnelle et l'apparition de malformations chez les bébés à la naissance a été clairement établi.
Le risque de donner naissance à un enfant atteint de malformations congénitales, tel que becs de lièvre, malformation génitales, des reins ou des voies urinaires est 2,5 fois plus élevé chez les femmes exposées, travaillant notamment en laboratoire, dans l'entretien, la coiffure, l'esthétisme ou encore la santé.
"Il est essentiel d'identifier précisément les caractéristiques des solvants mis en cause dans ces anomalies du développement intra-utérin et les autres expositions présentes dans les métiers concernés" déclarent les chercheurs.
Une absence totale de contact avec des produits contenant des solvants doit être envisagée pour les femmes enceintes. "Dans certaines situations, un changement de poste pourra être nécessaire le plus tôt possible" préconisent les chercheurs.