L'Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement (Afsset) demande au gouvernement d'abaisser la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) pour l’amiante. Elle est toujours à risque pour les travailleurs.
L'amiante fait toujours courir des risques pour les travailleurs qui sont en contact dans leur milieu professionnel avec ce puissant cancérogène.
Actuellement fixée à 100 fibres d'amiantes par litre (100 f/L), "elle fait courir un excès de risque pour un travailleur de 3,3 cas de cancers supplémentaires pour 1000 travailleurs exposés qui ne peut être
considéré comme acceptable" explique l'Afsset.
L'Agence préconise d'abaisser ce seuil à 10 f/L en moyenne sur 8 heures, afin de diminuer le risque d'un facteur 10.
"L’Afsset recommande donc au ministère chargé du travail de réévaluer cette valeur régulièrement, afin de l’abaisser. Dans l’attente, elle rappelle aux employeurs la nécessité de limiter les expositions des travailleurs au strict nécessaire".
L'amiante n'a été interdite en France qu'en 1997, alors que sa toxicité avait été signalée dès le début du siècle.
Selon l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), 900 000 travailleurs dans le BTP ont été potentiellement exposés à l’amiante. 2 000 à 3 000 décès dus à l’amiante sont recensés par an et 5 649 maladies professionnelles liées à l’amiante ont été reconnues en 2004.
Les professionnels encore exposés à l'amiante aujourd'hui sont ceux qui pratiquent le désamiantage (déflocage et décalorifugeage), soit 107 000 personnes. Potentiellement, le nombre de personnes exposées à l'amiante dans des activités de maintenance ou d'entretien sont estimées à 2 millions.
