La mère d'un garçon légèrement handicapé de 3 ans a déposé une plainte à l'encontre de l'Éducation nationale. Son enfant ne peut pas aller à l'école faute d'auxiliaire de vie scolaire disponible.
Une habitante de Bon Encontre dans le Lot-et-Garonne a eu une mauvaise surprise le jour de la rentrée. Alors que son enfant avait reçu un accord pour l'obtention d'une auxiliaire de vie scolaire (AVS) en continu dans l'école de sa commune, personne n'était présent lors de la reprise de l'école. La directrice n'a pas voulu prendre en charge l'enfant sans AVS.
"Aujourd'hui, je dépose plainte pour faire bouger les choses car je ne suis pas la seule dans ce cas là, d'ailleurs je fais partie d'un collectif de parents qui vient de se constituer" a-t-elle expliqué à l'AFP.
Le nombre d'AVS a radicalement diminué cette année, faute de pérennisation de leur contrat de travail : sur les 5 000 qui ont vu leur contrat prendre fin cet été, seuls 500 ont retrouvé un emploi à la rentrée.
L'État se défausse sur les associations
L'association des Paralysés de France (APF) s'insurge contre ces contrats précaires et dénonce la "solution trouvée par le gouvernement : la possibilité pour une association ou un groupement d'association d'assurer l'aide individuelle en faveur des enfants présentant un handicap particulier".
Une solution qui, selon l'APF, représente un "désengagement inacceptable qui ghettoïse les élèves en situation de handicap et délocalise des missions publiques sur les associations".
Serait-ce le début de la fin des auxiliaires de vie scolaire pour les personnes handicapées ? Selon l'APF, Eric Woerth s'est engagé à ce que les associations qui reprendront le flambeau soient "remboursées par l'État, qui assumera donc la charge financière de ce dispositif".
Mais est-ce que la responsabilité de l'Etat se limite au financement ? Non répond l'APF. "Vers qui se tourner pour faire un recours ? Quelle sera l'opposabilité du droit à l'éducation si le conventionnement ne permet pas de couvrir l'ensemble du territoire national ?" s'interroge-t-elle.
La loi du 11 février 2005 oblige l'Etat à mettre en place les moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants en situation de handicap : les postes d'AVS semblent indispensables au respect de cette loi. La réponse du ministre de l'éducation nationale Luc Chatel se fait attendre.