La secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno a annoncé qu'elle souhaitait expérimenter le ramassage en mer des algues vertes qui prolifèrent en Bretagne. Rien en revanche sur la prévention de leur formation.
L'État français avait été jugé coupable en 2007 par le tribunal de Rennes concernant la prolifération des algues vertes qui envahissent le littoral breton, à cause des carences "dans la mise en œuvre des réglementations nationale et européenne".
Elle constituait "une faute de nature à engager sa responsabilité, et que cette faute est en relation directe avec la pollution nitratée des eaux à l’origine du phénomène des marées vertes dans les baies de Saint Brieuc et de Douarnenez".
Chantal Jouanno revient sur l'appel de cette décision de justice, qui condamnait L'Etat à verser 2 000 euros de dommages et intérêts à l'association Eau et rivières de Bretagne . "Je suis plutôt favorable au retrait de cet appel, sous réserve que cela ne relance pas un contentieux européen" a-t-elle déclaré.
Contentieux européen qui avait également abouti à la condamnation de l'État français par la Cour de justice européenne en 2008 pour la non application des règles européennes en matière de lutte contre la pollution de l’eau aux nitrates, notamment en Bretagne.
La semaine dernière, ce sont 323 plaintes qui ont été déposées par des élus locaux, des associations ou de simples citoyens pour "mise en danger délibérée d'autrui" contre le préfet des Côtes d'Armor, donc l'État, accusé d'encourager la prolifération des algues vertes.
Pas encore de propositions préventives
La secrétaire d'Etat à l'écologie réagit en annonçant que "les autorités allaient expérimenter, dès le printemps, des opérations de ramassage en mer", une mesure réclamée depuis longtemps par les associations de défense du littoral breton. "L'urgence est de ramasser, les algues n'étant pas dangereuses lorsqu'elles sont fraîches" a-t-elle expliqué.
Selon l'association Halte aux marées vertes, c'est une solution curative. "Cela ne résout en rien le problème de fond, à savoir la nécessaire réduction du taux de nitrates dans les bassins versants" déplorent-ils.
Un plan d'action contre ces algues dangereuses devrait être proposé d'ici 1 à 3 mois par une mission interministérielle, a promis le premier ministre François Fillon à l'issue de sa visite à Saint-Michel-en-Grève fin août.