La dangerosité des algues vertes qui envahissent le littoral breton a été confirmée par des analyses. "Les résultats sont mauvais" selon le ministère de l'écologie, qui atteste que lors de leur décomposition, les algues vertes peuvent être mortelles.
"Les algues en décomposition présentent un vrai risque pour la santé" a déclaré la secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno. Elles produisent de l'hydrogène sulfuré, qui s'avère très nocif pour la santé, voire mortel lorsqu'il dépasse un certain niveau de concentration dans l'air.
Les relevés réalisés sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, où un cheval est mort fin juillet, son propriétaire ayant été victime d'un malaise et sauvé de justesse, démontrent une concentration élevée d'hydrogène sulfuré, en moyenne à 200 ppm (parties par million) selon Ouest France. Par certains endroits, elle avoisine les 1 000 ppm, concentration à partir de laquelle la mort peut être rapide en cas d'inhalation.
"Par contre, il n'y a pas de danger pour la santé quand les algues sont dans l'eau ou sont ramassées régulièrement" tempère Chantal Jouanno.
Politique de l'autruche jusqu'à présent
L'Etat n'était jusqu'à aujourd'hui jamais intervenu pour solutionner le problème majeur des algues vertes, provoqué par l'apport massif de nutriments type azote, phosphore et nitrate, provenant de la surfertilisation des sols agricoles bretons et des nombreux élevages porcins de la région.
Suite à la mort du cheval, la préfecture des Côtes-d'Armor avait estimé qu'il n'y avait pas lieu de "prendre des mesures particulières" et avait appellé "à la responsabilité de chacun".
En 2007, l'Etat avait été reconnu coupable de carences "dans la mise en œuvre des réglementations nationale et européenne", constituant "une faute de nature à engager sa responsabilité, et que cette faute est en relation directe avec la pollution nitratée des eaux à l’origine du phénomène des marées vertes dans les baies de Saint Brieuc et de Douarnenez".
Il a également a été condamné en 2008 par la Cour de justice européenne pour la non application des règles européennes en matière de lutte contre la pollution de l’eau aux nitrates, notamment en Bretagne.
Les résultats alarmants des analyses semblent faire évoluer les choses puisque le premier ministre François Fillon se rend ce matin à Saint-Michel-en-Grève, accompagné de Chantal Jouanno, du ministre de l'agriculture Bruno Lemaire et du ministre de la santé Roselyne Bachelot. Un plan d'action pourrait être mis en oeuvre dans les mois qui viennent.