Le ministre de l'éducation nationale Luc Chatel a présenté son dispositif de prévention contre la grippe A dans les établissements scolaires. Les syndicats, qui n'ont pas été consultés, déplorent des incohérences.
Rappelant que "la gravité de cette grippe est modérée, notamment chez les enfants", Luc Chatel a présenté son plan de lutte contre la propagation de la grippe A/H1N1 dans les établissements scolaires.
A partir de 3 enfants porteurs de la grippe A dans une même classe ou dans des classes partagées, le préfet pourra décider de la fermeture de la classe ou de l'établissement scolaire. Elle durera pendant "au moins 6 jours consécutifs". C'est également le préfet qui décidera de la réouverture de l'établissement.
Des programmes d'éducation "pourraient être diffusés à la radio et à la télévision" et un site internet proposerait des devoirs aux élèves pour pallier l'absence de cours.
Le ministre compte sur "la solidarité familiale" pour faire garder les enfants malades. Aucun mode de garde alternatif n'est suggéré pour les parents qui n'ont pas de solution de garde, aucune mesure compensatoire (aides pour les baby-sitters, RTT...) n'est également prévue pour les parents qui devront s'absenter de leur travail 6 jours ou plus. Ce que déplorent les syndicats et les parents très inquiets des conséquences des fermetures systématiques d'établissements.
Les enseignants mal informés
Le dispositif livre encore de nombreuses zones d'ombres : quelle sera la campagne de vaccination pour les élèves et les enseignants, que devront faire les enseignants qui ont leurs propres enfants malades, devront-ils porter un masque, comment vont s'organiser le ramassage et la cantine scolaire... Les organisations syndicales regrettent l'absence de concertation pour l'élaboration de ce plan.
Selon le syndicat d'enseignants des écoles primaires, il est "indispensable que les enseignants des écoles bénéficient d'une information de qualité sur le virus et ses manifestations ainsi que sur les conduites à tenir". "Or, à ce jour, la circulaire dont vous avez annoncé la publication en juin n'a pas été portée à la connaissance des personnels" rappelle-t-il au ministre.
Les organisations syndicales devraient rencontrer les membres du gouvernement la semaine prochaine.
