Le maire de New-York Michael Bloomberg a trouvé une solution efficace pour se débarrasser des sans-abri, devenus trop coûteux à ses yeux : il leur offre un billet d'avion pour une destination de leur choix. Sans retour bien sûr.
Cela coûte bien moins cher d'exporter la misère plutôt que de la garder chez soi. C'est ce qu'a ouvertement expliqué Michael Bloomberg, justifiant sa décision d'offrir des billets d'avion aller sans retour aux sans-domicile-fixe qui vivent à New-York.
Cela permet de "faire des économies pour le contribuable américain" : l'hébergement d'un sans-abri coûterait à la municipalité de New-York 36 000 dollars par an et par famille. Alors un billet d'avion, même pour l'autre bout du monde, c'est bien moins cher.
Daniel Caruhel, maire de Granville dans la Manche, est le premier surpris et choqué par ces méthodes qu'il qualifie de "barbares". Une famille avec 3 enfants va être expédiée dans sa commune, sans même qu'il en soit averti.
"J'ai d'abord cru à un canular" a-t-il expliqué sur RMC. "Je l'ai lu dans un article du New-York Times, un journal sérieux. C'est du cynisme, quand on voit la manière dont on traite les gens. On les expédie à l'autre bout du monde pour qu'ils ne posent plus de problèmes" s'insurge-t-il.
"Où est l'homme là-dedans ? C'est ce que j'appelle la marchandisation de la misère ! Et je fais le rapprochement avec les charters qu'on envoie, nous, au Mali ou au Sénégal, pour faire partir tous les travailleurs immigrés sans-papiers" ajoute-t-il.
Depuis l'instauration de ce programme en 2007, New York a expédié 550 familles hors de ses murs, en "s'assurant qu'elles aient un hébergement à destination". Beaucoup d'entre elles sont parties pour Porto Rico, dont le voyage ne coûte que... 480 dollars.