Accessibilité Aller au contenu Marée noire à Crau : les oléducs seront mieux contrôlés

Marée noire à Crau : les oléducs seront mieux contrôlés

Publiée le 10 août 2009 à 06:36 dans Actualité de la pollution et des accidents d'entreprises

Après la pollution de 2 hectares au sein de la réserve naturelle de Coussouls de Crau où 4000 m3 de pétrole brut ont été déversés suite à la fuite d'un oléoduc, les contrôles devraient être renforcés sur ces pipelines vieillissants.

Pollution marée noire de pétrole

4 millions de litres de pétrole déversés dans une réserve naturelle unique en France, dernière steppe aride abritant de nombreuses espèces typiques d’Afrique du Nord et de la Péninsule ibérique : une catastrophe écologique déplorée par tous.

Le pipeline qui transporte du pétrole de Fos-Sur-Mer jusqu'à Karlsruhe en Allemagne s'est rompu : le dernier contrôle de cette installation avait été effectué 9 ans auparavant. C'est le garde du parc qui s'est rendu compte de la fuite, percevant une forte odeur de pétrole puis apercevant le geyser de pétrole s'échappant de l'oléoduc.

"Mais que fabrique une entreprise qui ne se rend même pas compte qu’elle est en train de perdre des millions de litres de pétrole?" s'agace Laurent Tatin, chargé de mission scientifique à la réserve, à propos de la Société du Pipeline Sud-Européen (SPSE), responsable de la surveillance et de l'entretien des oléoducs.

"SPSE appartient à près de 50% à Total et Exxon. Ces sociétés font des profits sur le dos des citoyens. La moindre des choses est de faire preuve d'une transparence totale sur cette affaire. Que serait-il advenu si le gardien de la réserve naturelle n'avait pas donné l'alerte? Les dégâts auraient été beaucoup plus importants" a déclaré au journal La Provence Corinne Lepage, présidente de Cap21.

Enquête et dépollution en cours

L'enquête est en cours. Les opérations de pompage du pétrole sont terminées, reste désormais le lourd travail de dépollution. La SPSE travaille en partenariat avec les responsables de la réserve naturelle afin de trouver les solutions optimales de dépollution.

"On exerce une activité risquée, et on s'attend à ce genre de chose. La justice déterminera si c'est une faute ou un impondérable" a déclaré à la Provence le PDG de SPSE Olivier de Tinguy. "En tout cas, nous sommes sincèrement désolés de ce qui est arrivé, et nous ne repartirons pas du site sans nous être assurés de sa dépollution totale" a-t-il assuré, faisant face à une première plainte déposée par la mairie du Saint-Martin-de-Crau.

La secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno qui s'est rendue sur les lieux vendredi a été "choquée d'entendre le responsable du site industriel dire qu'il n'y avait pas de problème, alors que cette pollution a touché une zone de biodiversité exceptionnelle en France".

Elle déplore un "vrai désastre écologique" et une "situation déraisonnable", à propos des contrôles qui n'ont lieu qu'une fois tous les 10 ans. "En matière de risques écologiques et sanitaires il faut appliquer la tolérance zéro" a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elle allait réunir les industries françaises fin août pour leur rappeler leurs obligations en matière de protection de l'environnement.

"Nous allons moderniser ces réseaux qui sont stratégiques pour le pays et présenter un plan d'ici la fin novembre" a-t-elle assuré, à propos des 50 200 kilomètres de pipelines qui traversent la France.

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