Un rapport scientifique publié par les associations Greenpeace et les amis de la Terre dénonce les biais de l'évaluation du maïs OGM Monsanto 810 par l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA).
L'EFSA a rendu à la fin du mois de juin dernier un avis favorable pour la culture du maïs OGM Monsanto. Un avis critiqué et remis en cause par les associations de protection de l'environnement mais aussi certains Etats membres de l'Union Européenne, qui ont décidé de maintenir la suspension de la culture OGM au sein de leur territoire, à l'image de l'Allemagne, la France, l'Autriche, la Grèce, la Hongrie et le Luxembourg.
Le rapport présenté par Greenpeace et les Amis de la Terre explique que l'avis favorable rendu par l'EFSA sur le maïs MON810 est complètement biaisé "par une multitude d'approximations et d'omissions".
L'Autorité Européenne a systématiquement rendu des avis positifs sur les Organismes Génétiquement Modifiés, 42 au total.
Selon le rapport, l'EFSA "ignore ou minimise les recherches démontrant que l'insecticide produit par ce maïs GM pourrait avoir des impacts négatifs sur des organismes non ciblés comme les papillons et les mites", elle "refuse d'admettre l'existence de rapports questionnant l'impact environnemental et sanitaire de ce maïs" elle "ignore les études de scientifiques évaluées par leurs pairs qui mettent en lumière des inquiétudes concernant la santé humaine"... La liste des incohérences pointées par le rapport est longue.
Les avis de l'EFSA ont également été remis en cause par le gouvernement français : la secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno a demandé à ce que "les procédures d'expertise soient revues".
"L'EFSA a une fois de plus violé son mandat. Le niveau d'expertise de l'avis de l'EFSA n'est vraiment pas sérieux" déplore Rachel Dujardin de Greenpeace France. "Soit cette agence souffre d'un sérieux manque, soit elle joue un jeu politique très risqué pour notre santé et l'environnement" a-t-elle ajoutée.
"La Commission n'a pas d'autre choix que de rejeter l'avis de l'EFSA, interdire la culture du MON810 et chercher une autre autorité officielle, capable, celle-là, de donner des avis scientifiques non biaisés" conclut Anne Bringault des Amis de la Terre.