Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) connaît un déficit de financement sans précédent : seulement 3,7 milliards de dollars sur 6,7 milliards du budget seront financés par les gouvernements. Une catastrophe humanitaire.
Alors que le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde dépasse le triste record d'un milliard, le PAM voit son financement réduit quasiment de moitié.
Selon la directrice du PAM Josette Sheeran, 3 milliards de dollars de budget en moins, ce sont des rations et des programmes alimentaires qui vont être annulés pour 108 millions de personnes dans 74 pays.
Les Nations Unies expliquent dans un communiqué qu'au Bangladesh "un programme du PAM destiné à nourrir 300 000 enfants à l'école ne pourra bénéficier qu'à 70 000 enfants". Le PAM espérait nourrir 5 millions de personnes mais devra réduire ses ambitions à 1,4 million seulement.
"Au Guatemala, 100 000 enfants de moins de 5 ans et 50 000 femmes enceintes ou allaitantes risquent de perdre leur dose de Vitacereal, un mélange très nutritif de maïs, de soja et d'oligoéléments (riboflavine, vitamine B6, niacine, iode et fer)" ajoute le PAM. 3,2 millions de kényans vont également voir leur ration alimentaire décroître.
"La crise alimentaire n'est pas terminée dans le monde en développement. En fait la situation est plus alarmante qu'il y a un an parce que la crise des prix alimentaires est multipliée par la crise financière" explique le PAM.
Josette Sheeran a salué l'annonce du dernier sommet du G8 d'octroyer 20 milliards de dollars pour accroître la sécurité alimentaire et relancer l'agriculture dans les pays en voie de développement. Mais elle a rappelé qu'il fallait également permettre l'accès des populations les plus pauvres à l'alimentation.
Le prochain G20, qui aura lieu aux Etats-Unis et sera présidé par Barack Obama, devra prendre des mesures "non seulement contre la crise financière mais aussi contre la faim" a rappelé la directrice du PAM.