Le bilan de la qualité de l'air 2008 fait état d'une amélioration concernant certains polluants comme le benzène et le monoxyde de carbone. Mais les particules, l'ozone et le dioxyde d'azote augmentent toujours, avec des conséquences graves sur la santé publique.
La secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno a présenté hier aux côtés de son successeur à la présidence de l'ADEME Philippe Van de Maele les niveaux de pollution de l'air en France et les perspectives pour réduire ces émissions de polluants.
La tendance est à la baisse concernant le dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone et le benzène. Selon le président de l'ADEME, cette tendance rendrait la qualité de l'air "globalement satisfaisante".
La concentration de dioxyde d'azote fait l'objet d'une stagnation, voire d'une légère augmentation en sites ruraux.
L'ozone pose également problème. Il y a certes eu moins de pics de pollution à l'ozone en 2008 par rapport à 2007, mais cette maigre consolation n'enlève en rien la supériorité des niveaux de fond par rapport à ceux de 1990.
Les particules tuent
Les particules font aussi l'objet d'inquiétudes : ce sont les transports, et particulièrement les voitures diesel ainsi que la combustion du bois qui sont fortement émetteurs de particules.
Un rapport du programme de surveillance air et santé (PSAS) et de l'Institut de veille sanitaire (INVS) publié en juin 2008 a clairement établi un lien épidémiologique entre les niveaux de particules fines et grossières (PM 2,5 et PM 2,5-10) dans l’air ambiant et le risque de mortalité.
"Les observations sur le 1er semestre 2009 amènent à penser que l’année pourrait enregistrer des dépassements de particules plus nombreux qu’en 2008" explique le ministère de l'écologie. Pour les particules PM10, deux épisodes de pollution avec des concentrations jusqu’à 4 fois la valeur limite journalière ont été mesurés sur quasiment tout le mois de janvier et plusieurs jours en mars et en avril.
Un plan particules va être mis en oeuvre dans le cadre du Grenelle de l'environnement : un objectif de réduction de 30 % des particules dans l'air d'ici 2015 a été fixé.
Des normes plus strictes concernant les chaudières au bois devraient être instaurées, ainsi que des aides pour renouveler le matériel ancien, fortement émetteur de particules. La qualité de l'air à l'intérieur devrait faire l'objet de plus de surveillance, avec notamment des mesures dans les crèches et un meilleur étiquetage des produits de construction et de décoration, qui sont à l'origine de la présence de polluants au sein des habitations.
"Le niveau d’émissions polluantes entraîne une diminution de l’espérance de vie de 9,3 mois en France" rappelle le ministère. 30 000 personnes mourraient chaque année en France à cause de la pollution de l'air : dans le monde, l'OMS estime le nombre de décès à 1,3 million.
