Les négociations du Grenelle de la Mer s'achèveront mercredi, mais une série de mesures et d'engagements ont d'ores et déjà émergé des tables rondes : une stratégie nationale de la mer va être définie.
Le Grenelle de la Mer a abouti à de nombreuses décisions visant à mieux protéger les mers, les océans et leur biodiversité.
Les nombreuses possibilités de production d'énergie offertes par la mer vont être développées. Un plan Energies Bleues va travailler sur l'expansion des énergies marines, notamment sur 3 sites pour les hydroliennes, un pilote Energie thermique des mers, un pilote d’éoliennes flottantes, un dispositif de pompe à chaleur / froid par territoire d’Outre mer et le soutien à 2 projets houlomoteurs.
Protection et contrôle des mers
La préservation de la biodiversité marine et une gestion durable de la pêche vont être privilégiés. Les participants aux débats se sont accordés sur de nombreuses mesures à mettre en oeuvre, notamment le développement des aires marines protégées, la création de réserves de pêche, la protection des espèces menacées comme le thon rouge ou le requin taupe et l'interdiction de la découpe des ailerons de requins et leur rejet tel quel dans la mer (finning).
"Les eaux françaises seront mieux contrôlées notamment en Outremer, en rendant obligatoire le signalement du passage à l’intérieur de la Zone Economique Exclusive française qui précise la route, la vitesse, la destination et la cargaison du navire" précise le rapport du Grenelle.
Démanteler, améliorer les navires et lutter contre la pollution
La sélectivité des engins de pêche (filets, chaluts) et leurs performances énergétiques et environnementales devront être améliorés, via un centre technologique des pêches.
Une filière française de démantèlement des navires sera mise en place : une personne responsable de ce dossier sera désignée par le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo cet été.
Les ports devront être plus propres, équipés en gestion des déchets, eaux usées, raccordement électriques et imposer aux bateaux d’utiliser ces raccordements.
Les gaz à effet de serre issus du transport maritime ont été pointés du doigt : absents des objectifs internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le Grenelle de la Mer propose la fixation d'un objectif mondial de réduction.
Le marquage des hydrocarbures "notamment par ADN" sera testé en 2009, afin de lutter contre les dégazages : des premiers résultats en janvier 2010 seront fournis par le CEDRE.
Le développement de la recherche, l'éducation et la formation sur les sciences de la mer font également partie des priorités, avec le développement de nombreux programmes, notamment sur l’exploitation des milieux marins (pour leur connaissance et suivi physico-chimique, biologique), l’océanographie opérationnelle, les énergies marines renouvelables ou encore les effets des pollutions sur les écosystèmes.
"On a marqué un changement de cap" a déclaré à l'issue des réunions de vendredi le représentant de France Nature Environnement, Christian Garnier. Le projet sera finalisé mercredi prochain.