Les négociations climatiques du G8 à L'Aquila ont débouché sur un accord faible et des engagements insuffisants. Les 17 pays les plus polluants ont renoncé à l'objectif de réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050.
Les pays du G8 ont échoué à trouver un consensus pour un accord ambitieux sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, à 6 mois du Sommet de Copenhague qui devra sceller un accord international de lutte contre le réchauffement climatique ambitieux.
L'unanimité est pourtant faite sur la limitation de l'augmentation des températures à 2°C, recommandé par le GIEC pour limiter les conséquences du réchauffement climatique. Mais les moyens dédiés pour y parvenir sont loin d'être suffisants pour le moment.
"Pour garder de bonnes chances de limiter le réchauffement global à 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, il faut au moins diviser les émissions mondiales par deux d'ici 2050 et plus sûrement par trois" déclarait Jean Jouzel, climatologue vice-président du GIEC.
Le MEF froid, le G8 tiède
Les 17 pays constituant le Forum des Economies Majeures (MEF) et représentant près de 80 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales refusent la fixation d'un objectif à l'horizon 2020 et la réduction de 50 % de leurs émissions d'ici 2050.
Au sein des 8 pays les plus riches de la planète, tous affichent une volonté forte de lutte contre le dérèglement climatique et de le limiter à 2°C. Mais la Russie, le Japon et le Canada notamment trainent du pied en termes de fixation d'objectifs.
Les Etats-Unis s'engagent pour 2020 sur une réduction de 17 % de leurs émissions par rapport à 2005 : trop faible, selon les européens, qui veulent diminuer les leurs de 20 % par rapport à 1990.
"Dans ce contexte, l’accord sur les 2 °C est un progrès… Mais il restera illusoire et sans fondement tant qu’il n’y aura pas d’objectifs chiffrés crédibles pour la réduction des émissions" rappelle l'association France Nature Environnement (FNE).
"Pour que les pays émergents s’engagent, il faut que les pays industrialisés se fixent des objectifs véritablement à la hauteur des enjeux à la fois sur leurs émissions, sur leurs politiques nationales et sur les financements nécessaires. En clair, l’Europe doit aller plus loin : plus de réductions et de l’argent sur la table !" explique le FNE.