Le Forum des Economies Majeures, qui regroupe le G8 et le G5, aurait renoncé à l'objectif de réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050. Une catastrophe pour la lutte contre le réchauffement climatique.
Le Sommet de Copenhague, qui devra entériner un accord international de lutte contre le réchauffement climatique au mois de décembre prochain, sera-t-il une coquille vide ?
L'annonce selon laquelle les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre regroupés au sein du Forum des Economies Majeures (MEF) renonceraient à l'objectif de réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050, laisse craindre cette issue.
Le MEF déclare cependant ne pas renoncer à l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C : une ineptie selon les experts du GIEC.
"Pour garder de bonnes chances de limiter le réchauffement global à 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, il faut au moins diviser les émissions mondiales par deux d'ici 2050 et plus sûrement par trois" déclarait Jean Jouzel, climatologue vice-président du GIEC.
Manque d'ambition et de gouvernance
La Fédération France Nature Environnement (FNE), qui regroupe 3 000 associations de protection de l'environnement, ne cache pas sa colère et sa crainte.
"Cet échec terrible est peut être la chronique annoncée de la mort du sommet de Copenhague. Nous sommes en colère car nous réclamons depuis longtemps une vraie réflexion sur la manière de négocier avant même de s’interroger sur le contenu des négociations. Cela fait des mois que nous tirons la sonnette l’alarme sur le problème de la gouvernance démocratie de ces négociations. Rien n’a été fait !" s'insurge Sébastien Genest, président du FNE.
La fixation d'un objectif contraignant et réellement ambitieux est impératif à Copenhague pour espérer limiter l'augmentation des températures : le GIEC, les associations, les Etats s'accordent tous sur ce point.
Encore faut-il que les Etats aient le courage de mettre en oeuvre cet objectif. Les pays participants au Sommet du G8 à L'Aquila abordent le sujet du climat aujourd'hui : ils devront accroître leurs efforts et leurs ambitions dans les négociations, sous peine d'échec de la politique de lutte contre le changement climatique. Un échec qui aurait des conséquences humaines et écologiques catastrophiques.
