Le malaise dans les universités n'est pas une légende. Il se matérialise à travers les résultats d'une étude de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) révélant que 25 % des étudiants universitaires souffrent de troubles psychiatriques.
L'InVS vient de publier dans son dernier Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire une étude portant sur un échantillon de 1723 étudiants en première année universitaire, âgés de 18 à 24 ans, inscrits dans l'une des universités de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
25,7 % d'entre eux souffrent de troubles psychiatriques. Les dépressions affectent 8,9 % des étudiants, les troubles anxieux 15,7 % et les troubles liés à l'utilisation de substances type drogue ou alcool affectent 8,1 % d'entre eux.
51,7 % des étudiants présentant un trouble psychiatrique reconnaissent un retentissement fonctionnel important dans leurs études, leurs relations avec leurs proches ou relations sociales. Ceux présentant une comorbidité, c'est-à-dire deux troubles associés, sont 76,6 % à subir ce retentissement fonctionnel.
Seulement 30,5 % des étudiants comportant un trouble psychiatrique avaient consulté un professionnel de santé au moment de l’enquête.
Le faible taux de recours aux soins est lié à plusieurs facteurs selon l'étude : la méconnaissance de l’offre de services de soins, un scepticisme vis-à-vis de l’efficacité des traitements, l’absence de perception d’un besoin de recours aux soins et pour les étudiants issus d'un milieu défavorisé, des diifficultés financières.
"Ces résultats appellent à une réflexion sur l’organisation de l’offre de services de soins et de prévention dans le champ de la santé mentale aux étudiants universitaires prenant en compte la situation particulière de cette population" conclut l'étude. Mais elle n'explique pas pourquoi les étudiants ne vont pas bien.