Le Sommet du G8 ouvre ses portes aujourd'hui à l'Aquila, ville italienne sinistrée par plusieurs séismes en avril dernier. Des décisions fermes et chiffrées sont attendues, notamment en termes de lutte contre le changement climatique et d'aide au développement.
Les 8 pays les plus riches de la planète se réunissent jusqu'au 10 juillet : la France, l'Italie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, les Etats-Unis, le Japon et la Russie, seront rejoints à partir de demain par les dirigeants de l'Afrique du Sud, de la Chine, du Brésil, de l'Inde et du Mexique.
L'agenda est chargé et les thèmes abordés sont tous majeurs : Iran, crise, économie, lutte contre le réchauffement climatique, aide au développement et lutte contre la faim dans le monde.
S'engager contre le réchauffement climatique
A la veille du Sommet de Copenhague, qui scellera en décembre prochain l'accord international de lutte contre le réchauffement climatique succédant au Protocole de Kyoto, les 8 pays émettant à eux seuls 40 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales devront afficher des engagements ambitieux et chiffrés.
Alors que l'objectif est de limiter l'augmentation des températures à 2°C afin de minimiser les conséquences du changement climatique, les débats sont encore vifs. Globalement, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 50 % en 2050.
L'Europe s'engage pour 2020 sur une réduction de 20 % par rapport à 1990, quand les Etats-Unis tablent sur - 4%, objectif jugé insuffisant par les européens et les pays en voie de développement. Les engagements de l'Inde et notamment de la Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre mondial, se font toujours attendre.
Respecter les engagements de l'aide au développement
Le montant de l'aide au développement et de la lutte contre la faim dans le monde devra également être réglé par les pays du G8. 15 milliards devraient être mobilisés afin de financer un fonds alimentaire et une aide à l'agriculture destinés aux pays en voie de développement.
La crise alimentaire mondiale survenue en 2008 suite à la hausse du prix des denrées alimentaires a plongé 100 millions de personnes dans la faim : près d'1 milliard de personnes souffrent aujourd'hui de la faim dans le monde.
Lors de la conférence des Nations Unies à Madrid sur "la sécurité alimentaire pour tous" en janvier dernier, la FAO avait rappelé les engagements de ses pays membres : réduire de moitié à l'horizon 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim.
Mais les promesses n'ont pas été suivies d'actions et de financements nécessaires. Le chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero avait rappelé qu'une quinzaine de pays s'étaient "déjà engagés" à verser 5,5 milliards de dollars et l'Union Européenne, 1,3 milliard de dollars : engagements qui n'ont pas été respectés. Le Sommet du G8 devra rappeler aux pays riches que les promesses ne nourrissent pas.
