Le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo a annoncé samedi qu'il était favorable au chèque vert, redistribué aux ménages dans le cadre du dispositif de la taxe carbone. Ses déclarations embarrassent, rien n'étant encore décidé à ce sujet.
La taxe carbone, ou contribution climat-énergie (CCE), avait été proposée par Nicolas Hulot dans son pacte écologique : elle consiste à taxer les énergies fossiles, soit le gaz, le pétrole et le charbon, fortement émettrices de gaz à effet de serre et contribuant massivement au réchauffement climatique.
L'objectif de cette taxe est de diminuer la consommation de ces énergies polluantes et d'inciter les citoyens à s'orienter vers des énergies plus propres, notamment les énergies renouvelables.
Afin de ne pas pénaliser les consommateurs et notamment les plus démunis, la fondation Nicolas Hulot proposait une redistribution de la taxe aux particuliers sous forme d'un "chèque vert".
"Tous les ménages bénéficieraient d'une redistribution sous forme d'un chèque vert. Pour les entreprises, les modalités de redistribution sont aussi en cours de réflexion" a déclaré Jean-Louis Borloo au Journal du Dimanche (JDD).
La CCE "doit être neutre en termes de charge et ne pas affecter le pouvoir d'achat des Français. L'Etat redistribuera l'intégralité de la taxe" a-t-il ajouté.
Les déclarations du ministre de l'écologie ont agacé le gouvernement et embarrassé Michel Rocard, président de la conférence des experts qui a pour mission de statuer sur les modalités de la taxe carbone.
"Borloo va trop vite" même si "ce n'est pas une mauvaise idée" a déclaré Michel Rocard au JDD. "Toutes les options sont sur la table" a affirmé la ministre de l'économie Christine Lagarde. Selon elle, le chèque vert est "une piste de recherche mais certainement pas un aboutissement".
La Conférence des experts, qui a débattu jeudi et vendredi dernier des différentes options de la taxe carbone, donnera ses conclusions au gouvernement jeudi prochain.
