Les ostréiculteurs sont en colère. Ils ont manifesté hier après-midi à Nantes lors d'une conférence de l'IFREMER, dénonçant l'absence d'avancement des recherches sur la mortalité massive des huîtres françaises.
Plus de 200 ostréiculteurs en provenance de tous les bassins de l'Ouest de la France sont venus manifester leur inquiétude et leur colère à l'IFREMER lors d'une conférence internationale sur la salubrité des coquillages.
Depuis un an, les naissains (larves d'huîtres) subissent une mortalité hors norme : 50 % à 100 % des jeunes huîtres meurent selon les bassins ostréicoles, provoquant une situation de crise sans précédent chez les ostréiculteurs.
Monopole de l'IFREMER
Ces derniers reprochent à l'IFREMER de détenir "le monopole absolu sur la recherche maritime en France" et de ne pas avancer sur les recherches relatives à la mortalité des huîtres. Ils veulent des réponses et des perspectives.
Le président du Comité National de la Conchyliculture Goulven Brest a demandé la création d'un Pôle scientifique "réunissant à la fois l'IFREMER mais aussi des universitaires, des centres de recherches privés et les professionnels eux-mêmes pour travailler sur la question des mortalités".
Test de la souris
Les ostréiculteurs remettent également en cause la fiabilité du "test de la souris" de l'IFREMER, qui consiste à inoculer des extraits de fruits de mer à des souris, afin de s'assurer de l'absence de micro-algues toxiques pour l'homme.
Si au moins deux rongeurs décèdent en moins de 24 heures, la commercialisation des coquillages est interdite par principe de précaution.
L'ancien président des ostréiculteurs Marc Druart, qui avait démissionné en 2008 à la suite d'une succession de fermetures de bassins, s'insurgeait le mois dernier concernant la situation du Bassin d'Arcachon.
"Il faut nous dire s'il se passe vraiment quelque chose au Bassin. Soyons courageux ! On a dépensé des milliers d'euros en études depuis quatre ans... sans résultat !" déclarait-il au journal Sud-Ouest.
Il avait réclamé, comme son successeur Olivier Laban, le couplage des biotests sur les souris avec des tests chimiques, sans succès pour l'instant.
Entre 15 000 et 20 000 ostréiculteurs produisent 130 000 tonnes d'huîtres par an, ce qui place la France à la quatrième place mondiale derrière la Chine, le Japon et la Corée du Sud.