Une équipe de chercheurs de l'Inserm et de l'Université Pierre et Marie Curie a publié dans la revue scientifique "Annals of Neurology" une étude selon laquelle le risque de maladie de Parkinson est doublé par l'exposition aux pesticides.
La maladie de Parkinson est une affection neuro-dégénérative qui touche 1,5 % de la population. Ses causes sont jusqu'à présent mal connues, à priori partagées entre facteurs génétiques et environnementaux.
Elle est particulièrement handicapante et déstabilisante pour les malades, car elle provoque la lenteur des mouvements, la rigidité des membres et un tremblement régulier. Aucun traitement curatif n'existe à ce jour contre cette maladie.
Le lien entre pesticides et maladie de Parkinson avait déjà été reconnu dans le passé : un ancien salarié agricole avait vu reconnaître sa maladie de Parkinson comme maladie professionnelle par la sécurité sociale. Mais l'étude de l'Inserm est la première à faire le lien direct entre plusieurs types de pesticides et cette maladie neuro-dégénérative.
Chlordécone et DDT
Les principales familles de pesticides incriminées sont aujourd'hui interdites en France, mais persistent dans l'environnement pendant de très nombreuses années. Selon l'étude, les personnes exposées aux insecticides de type organochlorés (DDT, chlordécone, lindane...) ont 2,4 fois plus de risque de contracter la maladie de Parkinson.
Le chlordécone a été massivement utilisée dans les bananeraies en Martinique et en Guadeloupe notamment : c'est un polluant organique persistant qui n'a été interdit qu'en 1993. Il est incriminé dans le taux anormal de cancer de la prostate présent dans les DOM.
Doublement du risque de Parkison
L'Inserm a comparé 224 personnes touchées par la maladie de Parkinson à 557 personnes saines : tous sont affiliés à la mutualité agricole. Le détail des expositions aux pesticides durant leur vie professionnelle a ainsi pu être recensé.
Les malades avaient tous utilisé un plus grand nombre de pesticides pendant une plus grande période comparativement aux personnes saines.
Les conclusions de l'étude estiment que "les agriculteurs exposés aux pesticides avaient un risque presque deux fois plus élevé de développer la maladie de Parkinson que ceux qui n’en utilisaient pas".