L'objectif de la France est de diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2050 : c'est le Facteur 4. Dans ce cadre, une feuille de route en matière d'infrastructures énergétiques a été établie à l'horizon 2020 par le ministère de l'écologie.
Jean-Louis Borloo et son ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire (MEEDDAT) ont défini une feuille de route qui "dessine le nouveau monde de l'énergie, tel qu'il résulte du Grenelle Environnement et du paquet énergie-climat".
Développement des énergies renouvelables
La production d'énergie via les énergies renouvelables progressera : elle devrait croître de 50% d’ici 2012, et de 120% à l'horizon 2020, pour atteindre une part dans le mix énergétique de 23 % et une production globale de 36 Mtep (million de tonnes équivalent pétrole). "Toutes les énergies renouvelables seront concernées, dans une logique d'excellence environnementale" déclare le MEEDDAT.
Les réseaux collectifs de chaleur devront voir le nombre de logements qui leur est raccordé doubler ; "la priorité sera donnée à la chaleur renouvelable, le plus souvent issue de biomasse" précise le MEEDDAT.
Concernant le parc de production thermique d'électricité, plus de la moitié des centrales à charbon seront déclassées d'ici 2015 et remplacées par des centrales à gaz "moins polluantes", selon le ministère.
Soutien du nucléaire et du gaz naturel
Le gouvernement ne compte pas réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique, malgré les nombreuses polémiques suite à la décision de construction de deux nouveaux réacteurs de troisième génération à Flamanville et Penly.
Ces deux centrales "permettront de gérer l'ensemble des aléas inhérents à l'évolution de l'offre et de la demande" assure le ministère, qui affirme "garantir à l'autorité de sûreté nucléaire une totale indépendance lorsque celle-ci devra décider du prolongement, ou non, de la durée de vie des centrales nucléaires".
Pour le gaz naturel, l'accélération des investissements dans le domaine du transport, du stockage et des terminaux méthaniers sera appuyé, avec un soutien des "projets de terminaux méthaniers qui se situent dans des zones adaptées, notamment d'un point de vue environnemental".
Diviser par 4 les émissions de GES
En adoptant toutes ces mesures, la France devrait réduire de près de 22 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020 et s'inscrire ainsi dans son projet de Facteur 4.
Selon les estimations, entre 2005 et 2020, les secteurs industriels et tertiaires devraient réduire leurs émissions de 56 % (-55 millions de tonnes de CO2 équivalent pétrole), le secteur industriel de 31,4 % (-47 MtCO2eq), les industries de l'énergie de 42 % (-31 MtCO2eq) et les transports de 11 % (-15 MtCO2eq).
