Les producteurs de lait sont en colère : le lait qu'ils ont vendu en avril leur a été payé par les industriels 25 à 30 % de moins que d'ordinaire. La conséquence d'une surproduction, découlant de l'absence d'encadrement de l'Union Européenne en la matière.
Les producteurs de lait vont manifester à travers toute la France aujourd'hui. Ils s'insurgent contre une baisse sans précédent du prix d'achat de leur lait par les industriels, qui a chuté de 30 % pour atteindre 210 euros les 1 000 litres. "Du jamais-vu dans l'histoire laitière" affirme la Fédération nationale des producteurs de lait.
Ce prix bas a été imposé aux producteurs, faute d'accord. La reprise des négociations concernant la fixation des prix devra se faire rapidement avec les industriels, sans quoi "une révolution blanche" selon les termes de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) pourrait bien se déclencher.
Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a affirmé vouloir relancer les négociations pour trouver un "prix équitable dans les prochains jours".
Les producteurs dénoncent également les ententes des industriels sur les baisses de prix d'achat du lait, qui ne sont de surcroît pas reportés sur les produits en vente dans les supermarchés. Certains industriels, à l'image du groupe Bel qui commercialise la Vache qui rit et Boursin, ont assuré qu'ils sont prêts à reprendre les négociations.
L'industrie laitière est déréglée : depuis plusieurs mois déjà, des appels étaient lancés à Bruxelles pour demander le retour à des outils de régulation du marché, afin d'éviter le phénomène de la surproduction et de l'effondrement des prix d'achats aux producteurs.
L'Union Européenne a amplifié le phénomène en décidant en novembre dernier d'augmenter les quotas de 1 % par an jusqu'en 2015 où ils devraient être totalement supprimés.