Le groupe Sanofi-aventis a annoncé la construction d'un centre de production de vaccins contre la dengue à Neuville-sur-Saône près de Lyon. Encore en phase de test, le laboratoire du groupe estime qu'il a 2 chances sur 3 de trouver le vaccin.
La dengue est une maladie tropicale qui affecte 230 millions de personnes à travers le monde. Le virus de la dengue est transmis à l'homme par le moustique Aedes.
Les formes classiques de la dengue sont très invalidantes : maux de tête, nausées, vomissements, douleurs articulaires et musculaires, éruption cutanée, avec des symptômes qui s’intensifient en hémorragies conjonctivales, saignements de nez ou ecchymoses avant de régresser.
Sa forme hémorragique (hémorragie gastro-intestinale, cutanée ou cérébrale), qui touche 1 % des malades, peut être mortelle, tout particulièrement chez les enfants de moins de 15 ans : elle est responsable de plus de 20 000 morts par an selon l'Institut Pasteur.
Il n'existe à ce jour aucun vaccin et aucun traitement de la dengue. Les seuls moyens de prévention sont la lutte contre les moustiques vecteurs du virus.
Sanofi Pasteur, la division vaccins de Sanofi-aventis, est encore à la phase de tests cliniques concernant le vaccin. "Nous évaluons à 70 % les chances de voir le vaccin aboutir" a déclaré le président du groupe pharmaceutique Chris Viehbacher. "C'est un énorme défi" ajoute-t-il, assurant que “ce nouveau pôle de production de vaccins représente l’investissement le plus important jamais lancé par Sanofi-aventis".
La construction de cette usine, qui sera dotée des plus hautes technologies, coûtera 350 millions d'euros au groupe pharmaceutique et créera 200 emplois. Cet investissement "illustre l’engagement du groupe à apporter des réponses aux besoins médicaux non satisfaits tels que la dengue, une maladie qui menace près de la moitié de la population mondiale" affirme Chris Viehbacher.
Un pari qui s'annoncera tout de même extrêmement rentable si le vaccin est trouvé, puisqu'il pourrait rapporter 1 milliard d'euros supplémentaire par an à Sanofi. "Dans le cas contraire, nous disposerons à Neuville d'un beau monument" a conclut Chris Viehbacher.
