La première table ronde technique concernant les répercussions des ondes émanant des antennes-relais sur la santé ouvre ses portes aujourd'hui. Mais des associations dénoncent son organisation "dans la précipitation et l'improvisation".
La ministre de la Santé Roselyne Bachelot, la secrétaire d'État à l'économie numérique Nathalie Kosciusko-Morizet et la secrétaire d'État à l'écologie Chantal Jouanno avaient réuni en avril des collectivités, des associations, des syndicats et des organisations patronales pour un "Grenelle des ondes", avec l'objectif d'apporter des réponses aux inquiétudes quant aux conséquences sur la santé des ondes électromagnétiques émises par les téléphones mobiles et les antennes-relais.
Aujourd'hui se tient la première table ronde technique sur l'épineux problème des antennes-relais. Avant même son ouverture, elle provoque une polémique : Janine Le Calvez, présidente de Priartém et Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement, deux associations qui participent aux débats, dénoncent dans une lettre ouverte "la précipitation et l’improvisation avec laquelle le première table ronde technique a été organisée".
"Alors que les ministres s’étaient engagés à accepter la présence de scientifiques, nous avons appris avec stupeur que le collège ONG ne pouvait faire appel qu’à deux experts en tout et pour tout, réduisant significativement la possibilité d’ouvrir un débat constructif" dénoncent les associations.
Elles réclament "une nouvelle session de dialogue courant juin" afin de permettre "l'expression de la diversité scientifique" et un débat "pluraliste, transparent et contradictoire".
Inquiétudes vs obligation de couverture du territoire
Un collectif de 20 experts, avec à sa tête David Servan-Schreiber, avait appelé à la prudence sur l'utilisation du téléphone portable. Ils ont relevé une pénétration significative des champs électromagnétiques émis par les mobiles dans le corps humain, et particulièrement au niveau du cerveau.
Les opérateurs SFR et Bouygues se sont vus condamnés au démontage d'antennes au mois de février dernier, pour des raisons esthétiques et "d'incertitude" quant à leur nocivité. Paradoxalement, l'Etat oblige les opérateurs de téléphonie mobile à offrir un réseau qui recouvre l'ensemble du territoire.
Le Grenelle des ondes devra aboutir à une solution satisfaisant les consommateurs de téléphone portable et les opérateurs de téléphonie mobile ainsi que les citoyens, associations et médecins inquiets des conséquences sanitaires des ondes. Les débats s'annoncent animés.