L'hôpital était dans la rue hier : une manifestation de grande ampleur a mobilisé professeurs, médecins, infirmières, aides-soignants, syndicats... contre le projet de loi Bachelot "Hôpital, patients, santé, territoires".
20 000 selon les syndicats, 8 000 selon la police : c'est le nombre de manifestants qui se sont mobilisés dans la rue hier pour protester contre la réforme de l'hôpital.
Toutes les blouses blanches étaient réunies, du chirurgien au brancardier, contre la loi Bachelot accusée de mercantiliser l'hôpital.
Le personnel hospitalier s'insurge contre le projet de loi, voté par l'Assemblée nationale et désormais dans les mains des sénateurs, qui donnera les pleins pouvoirs au directeur de l'hôpital.
Ce dernier, qui ne sera pas forcément issu du corps médical, pourra décider de tout sans consultation des médecins et du personnel soignant : projet médical de l'établissement, nomination ou révocation du personnel, démarrage ou arrêt d'unités de soins médicaux spécifiques...
"Cette loi cale l’hôpital sur l’entreprise. Elle donne tous les pouvoirs au directeur de l’hôpital, nommé et révoqué par le directeur de l’Agence Régionale de Santé, lui-même nommé et révoqué par le Conseil des Ministres" avait déclaré un collectif de 25 professeurs en colère.
"Le maître mot n’est plus la santé mais la rentabilité. La préoccupation principale n’est plus le malade mais le compte d’exploitation de l’hôpital. Et les premières victimes en seront les patients et les soignants" dénonçaient-ils, rappelant les "suppressions massives et injustifiées d’emplois d’infirmières et d’aides-soignants".
L'opposition demande un retrait du projet de loi, afin de le réécrire avec les acteurs de la santé.
La forte mobilisation d'hier a fait mouche : des responsables de la majorité se sont réunis hier après-midi afin d'apporter des modifications à la loi Bachelot. Les débats au Sénat en donneront la teneur la semaine prochaine.