La réunion du G8 de l'agriculture, premier pas important vers la prise en compte de la crise alimentaire mondiale, s'est achevée sur une déclaration sans actions concrètes pour lutter contre la faim dans le monde.
Les ministres de l'agriculture des États-Unis, de l'Allemagne, la Russie, la France, le Japon, le Canada, la Grande-Bretagne et l'Italie se sont réunis pour prendre des mesures de lutte contre la faim dans le monde, reconnaissant que l'objectif de la déclaration du Millénaire des Nations Unies de diviser de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici 2015 était "très loin" d'être atteint.
La crise alimentaire mondiale qui a sévit en 2008 à cause de la flambée des prix des denrées alimentaires de base a plongé 100 millions de personnes supplémentaires dans la faim. Près d'un milliard de personnes sont sous-alimentées dans le monde aujourd'hui.
Les ministres du G8 ont souligné l'importance d'augmenter la quantité de la production agricole et "l'investissement public et privé dans l'agriculture", sans pour autant fixer des objectifs chiffrés et concrets.
De plus, la régulation de la spéculation sur les denrées alimentaires, responsable de la flambée des prix en 2008, a bénéficié d'une déclaration d'intention mais d'aucune action. "Il devrait y avoir une surveillance et une analyse supplémentaire des facteurs qui affectent potentiellement la volatilité des prix sur les marchés des matières premières, y compris la spéculation" ont assuré les ministres, la déclaration finale restant très vague à ce sujet.
Les membres du G5 (Brésil, Chine, Inde, Mexique et Afrique du Sud) ainsi que l'Argentine, l'Australie et l'Egypte, ont participé à la réunion, sans ratifier la déclaration finale.
Le Directeur général de la FAO Jacques Diouf a déclaré à propos de cette réunion qu'elle était un premier pas important. "Maintenant, nous espérons que dans le cadre du sommet de la FAO que nous avons proposé, nous pourrons aborder les problèmes structurels et venir avec des solutions concrètes".