Les obsèques des victimes du séisme qui n'ont pas encore été inhumées vont avoir lieu aujourd'hui, journée de deuil national en Italie. Le deuil de ceux qui ont tant perdu est mêlé de polémiques et d'inquiétudes concernant la reconstruction.
Le séisme de L'Aquila a tué 281 personnes, dont 20 enfants, un bilan toujours provisoire. Les recherches dans les décombres vont se poursuivre jusqu'à ce week-end, mais les espoirs de retrouver de nouveaux survivants sont très faibles désormais.
Les funérailles de 150 personnes environ auront lieu ce matin, dans l'école de police épargnée par le tremblement de terre. Le numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcision Bertone, sera présent pour célébrer l'homélie. Le Pape Benoit XVI n'a pas fait le déplacement.
En plus des proches des victimes, de nombreuses personnalités politiques seront présentes à la cérémonie. Le président de la république Giorgio Napolitano, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, ainsi que des ministres et les présidents des Chambres italiennes se recueilleront aux côtés des familles.
Les polémiques surgissent depuis le drame et semblent être loin de s'arrêter. La phrase indigne de Silvio Berlusconi, affirmant à la télévision allemande "il ne leur manque rien, ils ont des soins médicaux, de la nourriture chaude… il faut prendre ça comme un week-end en camping" a donné le ton, alors que les tentes ne sont pas assez nombreuses pour accueillir les milliers de sans-abri, et que nombre d'entre eux se voient obligés de dormir dans leur voiture.
Les graves défaillances des constructions réalisées dans cette zone à fort risque sismique provoquent l'indignation : les bâtiments publics se sont effondrés alors qu'ils auraient dû être capables de résister aux secousses. L'hôpital d'Aquila notamment présente de très graves fissures qui le rendent inutilisable. Le Président Giorgio Napolitano a dénoncé une irresponsabilité partagée entre "constructeurs, vendeurs et acheteurs".
L'inquiétude monte quant à la future reconstruction : la mafia risque fortement de prendre part à l'énorme marché, estimé à 1,3 milliard d'euros par le gouvernement italien. Auquel cas il ne faudrait pas attendre grand chose des normes anti-sismiques, quand on constate la façon absolument scandaleuse dont la camorra gère les déchets à Naples sur lesquels elle a érigé son pouvoir.