Selon un article du Canard Enchaîné paru le 8 avril, EDF aurait fait espionner Stéphane Lhomme, porte parole du Réseau "Sortir du nucléaire" par l'entreprise suisse Securewyse.
Après avoir été accusé d'avoir fait espionner Yannick Jadot, ancien responsable des campagnes de Greenpeace, ainsi qu'un site en Bretagne au Couëron où Greenpeace entrepose du matériel et forme ses militants, EDF est soupçonné d'avoir surveillé de près Stéphane Lhomme, actif opposant au nucléaire et au réacteur EPR.
Ce dernier avait réussi à se procurer un document confidentiel reconnaissant que le réacteur nucléaire EPR n'est pas en mesure de résister au crash d'un avion de ligne. Il a été placé par la suite en garde à vue à deux reprises par la DST (aujourd'hui DCRI) le 16 mai 2006 et le 25 mars 2008.
Stéphane Lhomme est aujourd'hui sous la menace de 5 ans de prison et de fortes amendes pour "compromission du secret de la défense nationale". Pour protester contre cette mise en examen, le Réseau "Sortir du nucléaire" avait mis en ligne le document "confidentiel défense" et l'avait diffusé à de nombreuses organisations et personnalités qui l'avaient également publié sur la toile.
"EDF et la DST ont clairement un intérêt commun: découvrir qui, au sein d'EDF, a fait parvenir au Réseau Sortir du nucléaire des documents sensibles" explique le site internet Médiapart, qui a mis en lumière cette affaire.
Quatre personnes, dont Pierre François, le numéro 2 de la sécurité d'EDF, sont mises en examen dans l'affaire d'espionnage de Yannick Jadot. La société suisse Securewyse devrait rejoindre le banc des accusés concernant Stéphane Lhomme. Elle dément cette information.
"EDF semble considérer que tout ce qui peut nuire à ses ambitions commerciales devait être espionné et torpillé, au mépris total de la loi" estime Greenpeace.
"Le Réseau Sortir du nucléaire va sous peu porter plainte devant le Parquet de Nanterre contre EDF mais aussi contre la DST dans cette affaire d'espionnage et d'infiltration" annonce ce dernier dans un communiqué.
Le PDG d'EDF Pierre Gadonneix affirme quant à lui n'avoir "jamais signé de contrat demandant ce type d'opération".