Accessibilité Aller au contenu Bisphénol A dans les biberons : Roselyne Bachelot "mal conseillée" selon le RES

Bisphénol A dans les biberons : Roselyne Bachelot "mal conseillée" selon le RES

Publiée le 08 avril 2009 à 05:19 dans Actualité de la santé

Roselyne Bachelot a récemment déclaré qu'elle n'interdirait pas la présence de Bisphénol A dans les biberons, pourtant proscrit au Canada et aux États-Unis. "Madame Bachelot est mal conseillée" affirme le Réseau Environnement Santé.

Bébé biberon

La ministre de la santé Roselyne Bachelot avait expliqué début avril à l'Assemblée nationale qu'elle disposait d'études fiables attestant de l'innocuité du Bisphénol A, présent dans de nombreux plastiques et notamment dans les biberons des enfants.

"Le principe de précaution ne s'applique qu'en l'absence d'études fiables. Là, les études fiables existent et concluent en l'état actuel de la science à l'innocuité des biberons fabriqués avec ce composé chimique" avait-t-elle affirmé, ajoutant que l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) avait conclu à la non-dangerosité du BPA, même en cas de choc thermique.

Affirmations "contraire aux données de la science" s'insurge le Réseau Environnement Santé (RES). "Il existe à ce jour 671 études répertoriées sur la base de données Medline qui, dans leur grande majorité, concluent que le Bisphénol A est impliqué dans des problèmes sanitaires majeurs tels que : cancer, atteinte de la reproduction, trouble du comportement, diabète et obésité".

Des effets à petites doses

Dans une lettre adressée à Pascale Briand, directrice de l'Afssa, le RES rappelle que "la position de l'AFSSA sur ce dossier repose sur la Dose Journalière Admissible (DJA) de 50 μg/kg/j fixée par l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (AESA). Or plusieurs dizaines d'études montrent des effets chez l'animal à des doses d'exposition inférieures à cette DJA".

"Dans le cas du Bisphénol-A, on constate des effets à petites doses qu’il n’y a pas à plus fortes doses" résume André Cicollela, porte-parole du RES. Petites doses qui ne font l'objet d'aucune étude de l'Afssa.

"Nous avons communiqué tous ces éléments à la directrice de l'AFSSA, Madame Pascale Briand, et nous n'avons aucune réponse à ce jour. Nous demandons donc à être reçus par Madame Bachelot pour lui faire part des données scientifiques disponibles, mais aussi pour lui demander de saisir l'inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sur le dysfonctionnement de l'AFSSA, qui dans ce dossier du Bisphénol A ne remplit pas sa mission de protection de la santé de nos concitoyens" explique André Cicolella.

Le Canada, puis les Etats-Unis ont définitivement banni le Bisphénol A des biberons de leurs enfants.

Quel biberon choisir ?

Comment réagir en tant que parent et consommateur face à ces contradictions ? Le RES préconise d'utiliser des biberons en verre ou en plastique sans BPA, de stocker la nourriture dans le verre, la céramique ou dans des contenants à base d’acier inoxydable et d'éviter de chauffer de la nourriture ou des liquides dans des contenants en plastique.

Afin de choisir des plastiques plus sûrs, RES recommande d'éviter les plastiques avec les codes de recyclage suivants :

  • n° 3 – PVC (Chlorure de Polyvinyle),
  • n° 6 – PS (Poly Styrène),
  • n° 7 – PC (Poly Carbonate),

et de privilégier les :

  • n° 1 – PET (Polyéthylène téréphthalate),
  • n° 2 – HDPE (Polyéthylène de haute densité),
  • n° 4 – LDPE (Polyéthylène de basse densité),
  • n°5 – PP (Polypropylène).

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