Une étude sur la pollution de l'air dans 10 crèches situées aux quatre coins de la France révèle que des substances nocives pour la santé des enfants sont présentes, et supérieures au seuil limite fixé par l'Union Européenne.
L'Association Santé Environnement en France (ASEF) a mené pendant une semaine au mois de février une étude sur la qualité de l'air intérieur dans des crèches situées à Paris, Lille, Toulouse, Marseille, Mulhouse, Nice et Aix-en-Provence.
Les résultats sont préoccupants : 2/3 des crèches ont un taux de benzène dans l'air qui dépasse le seuil de référence fixé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le benzène provient essentiellement des gaz d'échappement d'automobiles, mais également de pigments de peinture et de vernis. C'est une substance cancérigène dont la nocivité croît avec l'augmentation de sa concentration dans l'air. Plus la crèche est éloignée d'un axe routier, moins la concentration en benzène est élevée.
Le formaldéhyde, substance cancérigène et puissant irritant des muqueuses, est un produit utilisé dans les linoléums et certaines colles. Son taux dépasse dans les 10 crèches étudiées le seuil maximal préconisé par l'Union Européenne (1 microgramme par mètre cube), et dans 4 crèches le seuil de l'OMS fixé à 10 µg par m3.
Les phtalates ont également été mesurés par l'ASEF et n'ont été retrouvés que dans une seule crèche. Ils sont présents dans certains jouets en plastiques, PVC, colles... "mais les enfants les mangent plus qu'ils ne les respirent. Il faut toutefois rester vigilant" explique M. Halimi de l'ASEF.
La secrétaire d'État à l'écologie Chantal Jouanno estime qu'il y a "un vrai sujet sur la qualité de l'air intérieur". Elle a déclaré qu'une étude de plus grande ampleur serait lancée prochainement dans 300 crèches et écoles en France.