L'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) a publié un rapport sur l'impact de la pollution de l'air par les particules fines sur la santé : la priorité doit être donnée à la réduction des émissions.
Les particules fines présentes dans l'air sont dangereuses pour la santé humaine. Un rapport du programme de surveillance air et santé (PSAS) et de l'Institut de veille sanitaire (INVS) de 2008 démontrait que la pollution par les particules dans l'air ambiant augmente le risque de mortalité.
Sur 9 villes françaises étudiées dans le rapport, "le nombre journalier de décès est significativement associé aux niveaux de polluants gazeux ou particulaires le jour et la veille".
L'Afsset vient de confirmer ce phénomène, tout en spécifiant que ce sont les expositions fréquentes à des niveaux modérés de pollution par les particules, qui sont responsables de l’essentiel de l’impact sanitaire, et non les pics de pollution. "97% de l’impact sanitaire est attribuable à des niveaux modérés, mais fréquents (inférieur à 50μg/m3) et seulement 3% aux pics" déclare l'Afsset.
Le plus inquiétant est qu'il n'existe pas "de seuil de concentration en particules en-deçà duquel aucun effet sanitaire ne serait constaté".
Le seul moyen efficace pour protéger la santé de la population vis-à-vis du risque lié aux particules dans l’air ambiant est donc une action sur le niveau moyen de pollution aux particules.
L'Afsset préconise la réduction à la source des émissions de particules lors de "la combustion du bois, du charbon et du fioul dans le résidentiel et le tertiaire (27% des émissions), de l'industrie manufacturière (28%) et de l'agriculture/sylviculture (30%). Dans les zones urbaines, les transports contribuent également de manière importante (passant par exemple de 11% au niveau national à 30% en Ile de France)".
La mise en œuvre de seuils d’information et d’alerte relatifs aux particules ne doit pas pour autant être levée, car elle permet une meilleure protection des populations sensibles lors de pics, et sensibilise aussi le public à la question de la pollution atmosphérique.
La communication en direction des publics sensibles doit être accentuée : femmes enceintes, nouveau-nés, enfants, personnes âgées, personnes atteintes de pathologie cardiovasculaire ou respiratoire, de diabète ou d’obésité, ainsi que les personnes vivant près de sources de pollution (axes routiers, sites industriels, zones d’activité agricole, etc.) doivent être mieux informé des risques pour leur santé.
La fixation des seuils d'alerte et d'information doit également être reconsidérée, à l'aune des récentes études et de la distribution statistique des niveaux journaliers de particules au niveau national, selon l'Afsset.