L'association écologiste Greenpeace a lancé une procédure légale à l'encontre du Conseil européen concernant les quotas de pêche du thon rouge, qui pourrait aboutir jusqu'à la Cour de justice européenne.
Une gestion "lamentable" du thon rouge de la part des instances européennes est déplorée par Greenpeace.
"Les quotas qui ont été adoptés par le Conseil en décembre 2008, puis approuvés par le parlement la semaine dernière, pour 2009 sont bien au-delà de la limite acceptable pouvant permettre le renouvellement du stock, et ils ne feront au contraire qu’accélérer son déclin, voire même de mener cette espèce emblématique de la Méditerranée, jusqu’à l’extinction commerciale" affirme François Chartier, chargé de campagne océan de Greenpeace France.
Le Conseil européen a accepté un quota de pêche de 12 406 tonnes de thon rouge pour toute l'Union Européenne : quota qui dépasse largement les recommandations des scientifiques, selon Greenpeace, inquiets de la surpêche dont cette espèce menacée est victime.
Greenpeace a demandé l'annulation pure et simple des quotas de pêche fixés pour 2009, et la clôture de la pêcherie du thon rouge pour toute l'année, car le "niveau autorisé de capture ne garanti pas la pérennité de la pêcherie, mais la surcapacité actuelle des fermes d’engraissement et des flottilles, est un véritable appel à la surpêche et à la pêche illégale" explique l'association écologiste.
Les membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta ou Iccat) s'étaient réunis à Marrakech en novembre 2008. Ils avaient défini les quotas de pêche du thon rouge pour 2009 lors de cette réunion, fixés à 22 000 tonnes : les scientifiques estiment qu'il faudrait pêcher entre 8 500 et 15 000 tonnes, pas davantage, pour assurer le renouvellement de l'espèce.
En 2008, le quota de pêche des thons rouges était fixé à 28 500 tonnes: 60 000 tonnes ont été pêchées en réalité. La pêche illégale est la pire menace pour le thon, mais également pour les pêcheurs. Aucune mesure n'a été prise par la Cicta, ni par Bruxelles, pour renforcer les contrôles et réduire cette pêche sauvage, malgré les demandes incessantes des associations de protection de l'environnement et des professionnels de la filière.