L'Observatoire sur le Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE) a publié son rapport sur la parité dans les entreprises à l'occasion de la Journée de la femme : un bilan très négatif, malgré quelques efforts de grandes entreprises.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. L'écart salarial entre les hommes et les femmes s'élève à 15,8 % pour des postes similaires. 8,8 % de femmes sont présentes dans les conseils d'administration d'entreprises, et 6,8 % dans les comités de direction.
"La part des femmes recule de plus de 3 points dans les effectifs des Groupes du CAC 40 pour s’établir à 30,9 %, (contre 34,2 % en 2008), et leur part dans l’encadrement observe, elle aussi, une baisse de près de 2 points. Elle s’élève à 25,7 % contre 27,6 %, en 2008" explique un enquête sur la mixité du cabinet Capitalcom.
Et ces disparités ne semblent pas prêtes à se résorber : moins d’une société sur 5 (18 % vs 20 % en 2008) indique s’être fixé des objectifs chiffrés en matière d’égalité professionnelle. Seulement 13 % des sociétés affirment ne pratiquer aucun écart de rémunération entre hommes et femmes à niveaux de responsabilité identique (vs 10 % en 2008).
En revanche, 43 % de ces mêmes sociétés communiquent sur leurs actions sociétales en faveur des femmes. Une attitude qui rappelle tout particulièrement les pratiques d'écoblanchiment en matière de communication et de protection de l'environnement : ces entreprises s'inscrivent manifestement dans la pratique de "paritéblanchiment".
Les accords d'entreprises en matière de parité existent pourtant, et ont même progressé. Au 8 mars 2009, l'ORSE a recensé 159 accords d'entreprise, soit une progression de 27 % en une année, et 35 accords de branches, soit un doublement en un an.
Ce sont majoritairement les entreprises du CAC 40 qui ont signé des accords d'égalité homme-femme. De nouvelles thématiques émergent des ces accords : au delà de la non discrimination et de l'égalité salariale, les entreprises prennent en compte la conciliation du travail et de la vie privée, l'élargissement des modes de recrutement pour assurer une mixité de métiers, ou encore la lutte contre les stéréotypes qui pénalisent les femmes dans l'accès aux poste de pouvoirs.
Les mentalités évoluent : selon l'ORSE, Les hommes, surtout les plus jeunes, ont la volonté de s'impliquer dans une paternité relationnelle et quotidienne, de mieux articuler vies professionnelle et personnelle, et d'introduire plus de flexibilité dans leur organisation du travail. Une évolution qui favoriserait l'égalité homme-femme ? Sans doute, mais seul un engagement très volontaire des entreprises pourra faire avancer la parité dans le milieu professionnel.
