Alors que des centaines de produits de consommation courante utilisent déjà des nanomatériaux, la France veut lancer à l'automne prochain un débat national sur les conditions de développement et de régulation des nanotechnologies.
Crème solaire, déodorant, club de golf, vêtements, produits d'entretien, compléments alimentaires... les nanotechnologies sont déjà présentes dans de nombreux produits du quotidien, mais leurs conséquences sanitaires et environnementales sont encore très peu connues.
Les consommateurs n'ont pour le moment pas de possibilité de savoir qu'ils achètent régulièrement des produits contenant des nanomatériaux, aucune obligation réglementaire n'étant en vigueur à ce sujet.
L'Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail (Afsset) formulait des recommandations en juillet 2008 pour renforcer la sécurité sanitaire des personnels de l’industrie et de la recherche utilisant les nanotechnologies. Dans ce contexte de fort développement des nanosciences et d'incertitude quant à leurs effets sur la santé et l'environnement, l'application du principe de précaution est de mise.
"Les potentialités des nanotechnologies dans des domaines aussi essentiels que la santé, la protection de l’environnement, l’énergie ou les technologies de l’information et de la communication en font un champ de recherche et d’innovation majeur, en France comme au niveau international" explique le ministère de l'écologie (MEEDDAT).
"En même temps, les effets potentiels sur l’environnement et la santé, ainsi que les aspects éthiques et sociaux liés à l’utilisation de ces nouvelles technologies, suscitent de nouvelles et réelles questions, auxquelles les pouvoirs publics souhaitent apporter toute l’attention requise" ajoute un communiqué du ministère.
Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, un débat public national sera organisé à l'automne prochain par la Commission nationale du débat public : une commission indépendante devra remettre à la fin des débats un rapport au gouvernement, "afin d’éclairer l‘élaboration des grandes orientations de l’État en matière de développement et de régulation des nanotechnologies".