Un "Réseau Environnement Santé" réunissant des associations de défense de l'environnement, de malades, des ONG et des scientifiques s'est créé pour peser dans les décisions publiques concernant la santé et l'utilisation de produits chimiques.
Plusieurs substances chimiques utilisées dans les produits de consommation courante inquiètent des associations et des scientifiques.
Certains de ces produits sont reconnus comme étant des perturbateurs endocriniens, et sont accusés d'avoir une responsabilité dans la chute de la fertilité masculine, qui a plongé de 50 % en 50 ans, ainsi que dans le doublement de l'incidence des cancers des testicules, les malformations génitales chez les petits garçons, l'augmentation des allergies chez l'enfant et des cas de cancers en général.
Le parabène dans les cosmétiques, le Bisphénol A dans les biberons des enfants, et les phtalates dans les plastiques alimentaires notamment, sont pointés du doigt.
Devant l'absence d'application du principe de précaution de la part des pouvoirs publics concernant l'utilisation de ces produits chimiques, le Réseau Environnement Santé (RES) récemment constitué veut faire entendre sa voix pour que les décisions ne soient pas prises dans l'intérêt des industriels et au détriment de la santé des populations.
"Ce qui fera bouger les choses, ce sera la pression de l'opinion publique: en rassemblant des scientifiques, des professionnels de santé, des ONG et des associations de malades, on a davantage de chances de se faire entendre" estime le porte-parole du RES André Cicolella.
Une première campagne ciblée sur le Bisphénol A
Le Bisphénol A (BPA), présent dans de nombreux plastiques et notamment dans les biberons des bébés, fait l'objet d'une première action du RES.
"Le BPA agit comme un perturbateur endocrinien et est impliqué dans des affections aussi variées que les problèmes de reproduction, l’obésité, les cancers du sein et de la prostate, le diabète, les dysfonctionnements thyroïdiens et les problèmes d’attention chez les enfants. L’exposition en bas âge peut augmenter une prédisposition aux cancers en affectant la programmation génétique du développement des individus" explique le Réseau.
Le Réseau préconise d'utiliser des biberons en verre ou en plastique sans BPA, de stocker la nourriture dans le verre, la céramique ou dans des contenants à base d’acier inoxydable, et d'éviter de chauffer de la nourriture ou des liquides dans des contenants en plastique.
Afin de choisir des plastiques plus sûrs, RES recommande d'éviter les plastiques avec les codes de recyclage suivants :
- n° 3 – PVC (Chlorure de Polyvinyle),
- n° 6 – PS (Poly Styrène),
- n° 7 – PC (Poly Carbonate),
et de privilégier les :
- n° 1 – PET (Polyéthylène téréphthalate),
- n° 2 – HDPE (Polyéthylène de haute densité),
- n° 4 – LDPE (Polyéthylène de basse densité),
- n°5 – PP (Polypropylène).
Le BPA a été interdit au Canada en 2008 dans les biberons, une étude américaine ayant démontré sa nocivité pour les enfants même à faible dose.