Areva a planifié un important transport de MOX, combustible nucléaire fabriqué à partir d'uranium appauvri et de plutonium, à destination du Japon. Greenpeace s'insurge contre ce convoi très dangereux.
L'association de défense de l'environnement Greenpeace a réussi à se procurer toutes les dates du transport du Mox produit par Areva : des camions sous haute surveillance l'ont acheminé les nuits de mardi et de mercredi depuis la Hague jusqu'au port de Cherbourg. Deux navires de Pacific Nuclear Transport Limited devraient prendre le large aujourd'hui, et ce pendant deux mois, pour rejoindre le Japon.
Ce sont 1,8 tonne de Mox qui vont être transportées, selon Greenpeace. Areva a refusé de donner cette information.
"Pendant deux mois, c'est une quantité de matière fissile permettant de fabriquer 225 bombes nucléaires qui va traverser la moitié de la planète, passant dans les eaux territoriales d'États qui ne sont même pas informés de leur passage !" déclare Yannick Rousselet, de Greenpeace France.
L'association s'insurge contre la position d'Areva qui "nie le fait que le plutonium issu de réacteur dit civil puisse être utilisé à des fins militaires". "L’ahurissant dispositif policier déployé pour ce premier convoi en est un démenti évident ! Le Mox est une matière extrêmement dangereuse et proliférante" affirme Yannick Rousselet.
Les militants anti-nucléaires ont manifesté pacifiquement le long des convois de camions. Greenpeace a également saisi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), en écrivant à son président, Mohammed El Baradei, pour dénoncer ce transport à haut risque et "les propos mensongers d'Areva à propos du MOX".
"En amont des transports se trouve cette gigantesque usine qui collectionne pollutions, déchets nucléaires et matières proliférantes, dont environ 70 tonnes de plutonium stockés sur place" rappelle Yannick Rousselet à propos de l'usine de la Hague.