L'opérateur de téléphonie mobile SFR a été condamné par le tribunal de Carpentras à démonter une antenne-relais installée à 135 mètres d'une habitation dans le vignoble de Châteauneuf-du-Pape.
Après Bouygues Télécom, qui avait été condamné en 2008 par le tribunal de Versailles à démonter une antenne installée dans la banlieue lyonnaise, c'est au tour de SFR d'être au cœur des débats sur les antennes-relais.
D'un côté, les opérateurs de téléphonie mobile, encouragés par l'État, ont déployé des réseaux d'antennes relais sur tout le territoire, sans appliquer systématiquement le principe de précaution quant à la proximité des habitations et les nuisances esthétiques.
De l'autre, les riverains ont des craintes concernant les impacts des rayonnements électromagnétiques de ces antennes sur leur santé, et déplorent la dégradation des paysages qu'elles engendrent.
Pour le moment, aucun consensus scientifique n'a été dégagé sur les risques sanitaires des ondes électromagnétiques, mais "il existe un questionnement tout à fait sérieux portant sur le danger potentiel présenté par ce type d'installation, risque qui peut être qualifié de tout à fait envisageable, voire probable" déclare le jugement de Carpentras.
Le couple d'exploitant agricole qui a décidé d'entreprendre l'action en justice contre SFR, se plaint de maux de tête : ils habitent à 135 mètres de l'antenne relais, implantée dans le vignoble du célèbre cru Châteauneuf-du-Pape. "L'impact visuel exceptionnel" de l'antenne a également été retenu par le tribunal.
SFR a décidé de faire appel de la décision de justice. Un "Grenelle" des antennes-relais de téléphonie mobile se tiendra le 19 mars prochain, orchestré par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à la prospective et à l'économie numérique.