Alarmant, catastrophique, du jamais vu, pire que tout... les qualificatifs associés aux chiffres du chômage ne manquent pas. 90 200 demandeurs d'emplois de plus en janvier, il y a de quoi être inquiet, et cela risque de durer.
Selon Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'emploi, "on rentre dans une phase où on va avoir des chiffres comme ça sur plusieurs mois". Des chiffres d'une ampleur sans précédent, avec 4, 3 % de chômeurs en plus pour ce premier mois de l'année 2009, qui s'annonce "dure" selon la ministre de l'économie Christine Lagarde.
2 204 500. C'est le nombre de personnes sans emploi en France de catégorie 1, c'est-à-dire à la recherche d'un contrat à durée déterminée à temps plein.
Depuis août 2008, 296 200 demandeurs d'emplois se sont inscrits au Pôle emploi. Les personnes en fin de mission d'intérim ou de Contrat à Durée Déterminée (CDD) continuent d'affluer, accompagnés par les personnes qui ont subi un licenciement économique, en augmentation de 23,5 % ces 3 derniers mois.
Les hommes, occupant un nombre plus important de postes dans les industries affectées par la crise, ont été plus touchés par les licenciements que les femmes : + 5,5 % contre 2,9%. Ce sont les jeunes qui pâtissent le plus du chômage, avec une augmentation de 5,1%. Pour les 25-49 ans, c'est 4,1 % de chômeurs en plus, et 3,9 % pour les plus de 50 ans.
Les offres d'emploi disponibles à Pôle emploi sont quant à elles en chute libre : 15,4% d'offres en moins par rapport à décembre 2008, et moins 29,3% comparativement à janvier 2008.
Une crise sans précédent à laquelle Nicolas Sarkozy répond par un plan de relance, qui semble satisfaire la majorité. "Le gouvernement a tous les outils pour y faire face (à la détérioration du marché du travail, ndlr). Il faut désormais accélérer le plan de relance et mettre en oeuvre les mesures proposées par Nicolas Sarkozy" explique-t-elle.
L'opposition est très inquiète de cette assurance. La secrétaire du parti socialiste Martine Aubry appelle le président de la république à lancer "un plan massif de relance". La CGT dénonce un décalage "criant" entre la gravité de la situation et les réponses apportées par le gouvernement. FO demande à ce que l'activité économique soit soutenue "non seulement en soutenant l'investissement mais aussi en soutenant la consommation".
L'actuelle fusion de l'ANPE et de l'UNEDIC ne vient pas arranger la situation : elle risque à court terme de compliquer la tâche du personnel de ce nouveau Pôle emploi, débordé par le nombre massif d'inscriptions de demandeurs d'emplois.