Afin de lutter contre l'obésité infantile, une charte engage l'industrie alimentaire, les annonceurs et les chaînes à promouvoir les bonnes attitudes alimentaires, mais ne bannit pas la publicité pour les produits gras, sucrés et salés.
Une Charte de "bonne conduite" vient d'être signée entre l'État, les chaînes de télévision et l'industrie agro-alimentaire pour lutter contre la progression de l'obésité infantile. Ces derniers s'engagent à diffuser des programmes valorisant les bons comportements en matière de nutrition et d'activité physique.
Des émissions de recettes de cuisine, des programmes sur le goût, la valorisation de l'activité physique et sportive, des exemples de bonnes pratiques alimentaires et d'hygiène de vie seront proposées aux enfants. La promotion du site mangerbouger.fr sera également au programme.
L'initiative semble intéressante, mais elle se vide de tout sons sens lorsque l'on constate que ces programmes de promotion du "bien manger et bien vivre" seront noyés dans les publicités vantant les produits gras, sucrés et salés, les fast food et autres barres chocolatées.
En effet, alors qu'au Royaume-Uni, les produits trop gras, trop sucrés, trop salés ont été bannis des programmes de télévision destinés aux enfants de 4 à 15 ans, en France, "les programmes courts consacrés à la nutrition et aux bons comportements alimentaires équivaudront à seulement 14 secondes par heure contre 12 minutes de publicité autorisée" selon l'UFC-Que choisir.
"Plus fort encore, la charte réussit l'exploit de museler toute initiative visant à réguler de façon contraignante la publicité pour les aliments qui favorisent le plus l'obésité et le surpoids" dénonce l'UFC-Que choisir.
"45 % des enfants avouent préférer les produits promus à la télévision plutôt que ceux ne bénéficiant d’aucune pub. Les parents sont plus de 80 % à acheter les produits vus à la télévision et réclamés par les enfants" dénoncent les députés de l'opposition qui souhaitaient une législation bien plus contraignante.
En France, le surpoids touche 35 % des hommes et 21 % des femmes et 14,5 % des enfants.