La France et la Grèce ont maintenu leur clause de sauvegarde sur la culture de maïs OGM Monsanto 810, résistant provisoirement aux pressions de Bruxelles.
Les conclusions de l'Agence Française de Sécurité sanitaire des Aliments (Afssa) publiées la semaine dernière, qui affirmaient l'innocuité des OGM, et ont déclenché de nombreuses polémiques, "ne concerne que des sujets sanitaires", et "ne remet pas en cause la clause de sauvegarde", selon un communiqué du ministère de l'écologie (MEEDDAT).
"Le fondement de la clause de sauvegarde, qui concerne la culture en plein champ du maïs Monsanto 810, repose sur des risques jugés sérieux pour l’environnement et non pas sur des risques sanitaires, objet de l’avis de ce jour de l’AFSSA, conforme à ses avis antérieurs" déclarait dans un communiqué le ministère.
La clause de sauvegarde française était défendue lundi devant Bruxelles, qui n'a pas réussi à imposer à la France la reprise de la culture du maïs génétiquement modifié pour le moment. En Europe, la Hongrie, la Grèce et l'Autriche ont également instauré des clauses de sauvegarde sur la culture du maïs Monsanto 810.
Les ministres de l'environnement des 27 pays européens devront prochainement trancher sur les clauses de sauvegarde hongroises et autrichiennes. Pour la France et la Grèce, la décision de renouvellement de l'autorisation de la culture du maïs Monsanto au sein de l'Union Européenne, qui aura lieu au printemps, décidera de leur sort.
Un sort qui paraît tout tracé, puisque la décision d'autorisation de culture des OGM se base sur l'avis de l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), dont les conclusions très critiquées ont toujours été favorables aux OGM. Les méthodes d'études de l'EFSA sont fortement remises en cause au sein de l'UE : elles se basent essentiellement sur les déclarations des firmes productrices d'OGM, et ne produisent aucune étude sur les effets potentiels des OGM à moyen et long terme.
"La France maintient la suspension en attendant une décision de la Commission européenne, qu'elle respectera" déclarait le premier ministre François Fillon. La résistance de la France vis-à-vis de la culture du maïs transgénique semble donc bien provisoire.
Seule une remise en cause des conclusions de l'EFSA, l'implication de scientifiques indépendants de chaque pays membres avec une évaluation des impacts environnementaux et sanitaires et moyen et long terme pourrait modifier la donne. Plusieurs pays membres l'ont réclamé, sans succès pour le moment.