Un audit externe du cabinet Deloitte accable Éco-emballage, dont la direction a placé jusqu'à 300 millions d'euros dans des paradis fiscaux. Le Directeur a été limogé, des poursuites sont envisagées par Éco-emballages envers les intermédiaires financiers.
Les placements à risque d'Éco-emballage auront fait perdre entre 23 et 70 millions d'euros à l'organisme chargé de collecter les contributions financières des industriels sur les emballages pour les redistribuer aux collectivités locales, afin de financer la collecte sélective des déchets et leur recyclage.
Son directeur général, Bernard Hérodin, "spécialiste des finances" qui a écrit deux livres sur la gestion des trésoreries, a entrepris des placements de plus en plus risqués, dans des paradis fiscaux qui se sont avérés au final d'un rendement très faible : 4,3 %, alors qu'un placement sûr en SICAV aurait rapporté 3,9 %. 70,8 millions d'euros sont encore gelés à ce jour chez un gestionnaire de fonds suisse.
Un ami de Bernard Hérodin l'aurait conseillé pour ses placements et aurait perçu des commissions de 3 à 5 millions d'euros, sans contrat avec Éco-emballage.
Le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo, qui déplorait "un emploi de l'argent public inacceptable au regard de la morale républicaine" avait menacé de suspendre l'agrément d'Éco-emballage faute d'action exemplaire.
Il a demandé un contrôle accru des éco-organismes, " en instaurant, dans chaque éco-organisme, un contrôleur qui aura un accès direct au commissaire au compte et au comité d’audit", et qui sera en mesure "de s’exprimer sur les choix stratégiques financiers afin d’assurer au mieux le bon usage des contributions perçues pour la collecte, le recyclage et le traitement des déchets".
"Des suites judiciaires au civil sont d’ores et déjà en cours de préparation par Éco-Emballage", précise le MEEDDAT.