La décision de l'Élysée concernant la construction d'un deuxième réacteur de type EPR à Penly en Seine-Maritime a provoqué la colère des associations de défense de l'environnement, qui dénoncent "une décision absurde" et "une erreur historique".
Après le réacteur de Flamanville dans la Manche, Nicolas Sarkozy a confirmé la construction d'un nouveau réacteur de nouvelle génération de type EPR, en associant GDF-Suez au projet d'EDF.
Une décision qui a provoqué la colère des associations : elles expriment unanimement leur révolte et leur incompréhension face à ce choix, qui ne cadre pas avec les objectifs du Grenelle de l'environnement.
"Cette relance du nucléaire, décidée sans concertation, sans transparence, sans évaluation des besoins énergétiques, constitue un passage en force inacceptable et digne des années 1970 et non de la France de l'après-Grenelle ! Une telle décision n'a qu'un seul objectif : satisfaire quelques lobbies comme Areva, EDF ou GDF-Suez", déclare Yannick Rousselet, de Greenpeace France.
"Ce deuxième EPR signe l'avis de décès du Grenelle de l'environnement : c'est le signe qu'en France, on privilégie la consommation tous azimuts, et non l'efficacité énergétique et les renouvelables" ajoute-t-il.
Avis partagé par France Nature Environnement (FNE). "Nous sommes consternés par l’empilement de décisions à courte vue : relance de trois programmes autoroutiers, octroi d’aides d’Etat au secteur automobile ou aéronautique sans contreparties environnementales, assouplissement des conditions de création des installations classées, création d’un nouvel EPR ……autant de décisions contraires à l’impératif d’une relance à la fois économique et écologique. Ces décisions irrationnelles ne peuvent être compensées par des mesures de verdissement" déplore Sébastien Genest de FNE.
Le Réseau sortir du nucléaire rappelle les engagements relatifs à la construction du premier réacteur EPR. Il devait permettre "d’acquérir une solide expérience de construction et d’exploitation de ces réacteurs de nouvelle génération et d’être prêt le moment venu pour le renouvellement des centrales".
"En clair, il s'agissait de faire fonctionner ce réacteur avant de décider d'en faire ou non d'autres. Or, la construction du premier EPR n'en est qu'au début et doit se poursuivre encore pendant des années (EDF parle d'une mise en service en 2012). Qui peut donc sérieusement prétendre avoir à ce jour une "solide expérience de construction et d’exploitation" de l'EPR ?" s'interroge le Réseau dans un communiqué. Il annonce d'ores et déjà qu'il attaquera en justice les autorisations de construction du nouvel EPR.